Le Devoir 19 janvier 2019
Jean-François Nadeau
« La préservation du patrimoine fait partie aujourd’hui d’une lutte nécessaire en faveur de l’environnement. C’est ce qu’affirme d’emblée Luc Noppen, historien de l’architecture et professeur au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM.
« Ça coûte combien, passer notre temps à jeter des bâtiments aux poubelles ? Il n’y a rien de plus polluant comme consommation que de détruire des immeubles sans d’abord voir à les recycler. » La consommation d’immeubles nouveaux nous coûte une fortune collectivement, insiste l’historien.
Plus de 4000 bâtiments sont détruits chaque année au Québec »
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Imaginez! Le tiers de notre héritage racontant notre manière de s’installer, d’occuper l’espace, de bâtir et d’habiter ce Nouveau Monde au cours des siècles a été détruit de façon IRRÉVERSIBLE. Et les métiers traditionnels de la construction, seuls à pouvoir le sauvegarder et le transmettre sont sur le point de disparaître. Ces deux valeurs culturelles irremplaçables constituées, l’une de pierres et de bois, et l’autre des connaissances et des tours de main des artisans, ne peuvent survivre l’une sans l’autre. Leurs sorts sont indissociables telles les faces d’une médaille.
Rapport d’enquête et acte d’accusation, cet essai polémique désigne le coupable et lance l’ultime alarme contre la menace létale à ces marqueurs les plus importants après la langue de notre identitaire québécois, notre ADN culturel : notre patrimoine bâti.
Ce réquisitoire constitue un cri du cœur visant à mobiliser les intervenants du milieu ainsi que tous les amoureux de notre bâti ancien pour le dernier combat contre cette catastrophe intolérable qui ne pourrait que contribuer à nous faire disparaître comme nation distincte
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