Archives du blog

dimanche 30 juin 2024

Savez-vous comment distinguer un martinet d’une hirondelle ?

 

Savez-vous comment distinguer un martinet d’une hirondelle ?

De retour depuis la mi-mars, les hirondelles ont annoncé le printemps à Metz malgré une météo parfois digne d’une fin d’automne. À partir de la fin avril, les martinets sont arrivés à leur tour. Parce qu’elles ont toutes les deux des cris stridents et une silhouette quasi identique, les deux espèces d’oiseaux ont tendance à être confondues. Avec les naturalistes de la LPO de Moselle, voici comment les distinguer…
  |  
Le martinet noir est revenu de migration pour nicher de mai à juillet en Lorraine. D’une apparence proche de celle de l’hirondelle, l’espèce présente un certain nombre de différences… Photo Patrick Zimmer, LPO

Le martinet noir est revenu de migration pour nicher de mai à juillet en Lorraine. D’une apparence proche de celle de l’hirondelle, l’espèce présente un certain nombre de différences… Photo Patrick Zimmer, LPO

Hirondelle et martinet ont de nombreux traits communs. À commencer par leur propension à disparaître. Selon le programme de suivi des oiseaux communs coordonné par le Muséum national d’histoire naturelle, 23 % des hirondelles de fenêtre ont disparu , 25 % des hirondelles rustiques et 46 % des martinets noirs sur la période 2001-2019.

Le fait est que ces espèces sont confrontées aux mêmes problèmes : leur nid et leur nourriture sont liés à l’habitat (urbanisation, obstruction des anfractuosités des maisons) et à l’activité humaine (disparition des zones humides, des haies, insecticides).

Quand on les aperçoit dans le ciel, poussant des cris stridents, on a tendance à les confondre. Mais l’hirondelle et le martinet ne sont pas de la même espèce et présentent de nombreuses différences. En voici quelques-unes…

Leur temps de présence

L’hirondelle rustique arrive « en Lorraine à partir de la mi-mars » et reste jusqu’en septembre. Pour nicher sur nos terres, elle aura parcouru 5 000 km en moyenne. Le martinet noir apparaît plus tard. Il passe l’hiver en Afrique subsaharienne et peut voler d’une traite entre 7 000 et 10 000 km pour rallier Metz ! « Il revient pour nicher durant les mois de mai, juin et juillet », indiquent Jean-Yves Schneider et Alain Vassel, administrateurs de la LPO de Moselle (Ligue de protection des oiseaux).

L’hirondelle (notre photo) est revenue depuis la mi-mars en Lorraine alors que le martinet n’arrive que fin avril, début mai pour nicher sur nos terres jusqu’en juillet et repartir en septembre. Photo Pierre Heckler

L’hirondelle (notre photo) est revenue depuis la mi-mars en Lorraine alors que le martinet n’arrive que fin avril, début mai pour nicher sur nos terres jusqu’en juillet et repartir en septembre. Photo Pierre Heckler

Leur queue

« La silhouette typique du martinet noir présente de longues ailes en forme de faux. L’hirondelle, quant à elle, a des filets le long de la queue ».

Leur couleur

« Le dessous du corps du martinet noir est uniformément noirâtre, d’où son nom, alors qu’il est blanc chez l’hirondelle », précisent les bénévoles de la LPO. De plus, l’hirondelle rustique présente une gorge orangée.

Gorge orangée, longue queue et station prolongée sur les fils électriques : aucun doute, il s’agit d’hirondelles rustiques ! Photo Crédit Photo : Thierry Tancrez

Gorge orangée, longue queue et station prolongée sur les fils électriques : aucun doute, il s’agit d’hirondelles rustiques ! Photo Crédit Photo : Thierry Tancrez

Leur cri

À bien l’écouter, il n’est pas pareil. Celui du martinet est plus strident  : « On entend son cri suraigu avec plein de i dedans lorsqu’il vole au ras des toits ou prend de l’altitude. Ça fait tsiiii », imite Jean-Yves Schneider. L’hirondelle est plus agréable à écouter.

Leurs pattes

La taille ridicule des pattes du martinet noir l’empêche de marcher sur le sol, ou alors de manière pataude. De fait, « c’est un oiseau aux mœurs très particulières qui se nourrit, dort et s’accouple en vol ! Il ne se pose que pour nicher en hauteur afin de pouvoir s’envoler ». En clair, si on voit un martinet sur un fil électrique… il s’agit en fait d’une hirondelle !

Si on trouve un martinet noir par terre, on peut l’aider (une seule fois) en le catapultant en l’air. S’il ne parvient pas à s’envoler, il faut prévenir le centre de sauvegarde de la faune lorraine. Photo Centre de Sauvegarde de La Faune lorraine.

Si on trouve un martinet noir par terre, on peut l’aider (une seule fois) en le catapultant en l’air. S’il ne parvient pas à s’envoler, il faut prévenir le centre de sauvegarde de la faune lorraine. Photo Centre de Sauvegarde de La Faune lorraine.

Les aider

« Pour décoller, l’oiseau se laisse tomber dans le vide et ouvre ses ailes. Si, à la suite d’une erreur de trajectoire, il se retrouve au sol, ses petites pattes l’empêchent de se propulser en l’air et il ne peut plus repartir seul. On peut le catapulter verticalement, dans un espace dégagé, afin de lui faire reprendre son vol. Mais une seule fois car, s’il ne repart pas, c’est qu’il a un problème aux ailes. Dans ce cas, il faut contacter le centre de sauvegarde pour la faune sauvage  » de Valleroy.

Pour aider le martinet comme l’hirondelle, « il faut s’assurer, avant de refaire une façade, qu’ils ne couvent pas dans des trous de murs pour ne pas les emmurer vivants. On peut aussi installer des nichoirs adaptés » en prenant conseil auprès de la LPO (03 87 61 85 83).

mercredi 5 juin 2024

De la neige en juin? Du pollen qui tombe des arbres?

 


Jardin botanique : Actualités horticoles

Rédigé le 17 juin 2013



Ni l’un, ni l’autre. Les « flocons » que l’on aperçoit virevoltant dans les airs à la fin mai ou au début de juin tapissent parfois les pelouses comme le ferait une première neige. Dans la grande région de Montréal, cette mousse provient surtout des grands peupliers deltoïdes. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas du pollen. Il s’agit en fait d’une petite graine attachée à de longs poils soyeux ressemblant à du coton. Ces poils permettent à la graine d’être dispersée par le vent.


Un peuplier mâle ou femelle?

Ne vous y trompez pas, il y a une grosse différence – littéralement – entre la graine et le pollen. Le pollen est minuscule et ressemble plutôt à une fine poudre à peine visible à l’œil nu. Chez le peuplier, les arbres sont soit mâles ou femelles. Les individus mâles produisent le pollen qui, transporté par le vent, pollinise les fleurs des arbres femelles. De cette union naît la graine. C’est cette petite graine de peuplier attachée à son « coton » que vous apercevez tombant du ciel! L’ensemble est nommé un akène plumeux. Les fleurs de votre peuplier ne produisent pas de « coton »? Vous avez sûrement affaire à un individu mâle. Fait intéressant, certains peupliers portent le nom commun de « cottonwoods » en anglais.


Cet article a été écrit en collaboration avec Pascale Maynard, préposée aux renseignements horticoles au Jardin botanique de Montréal.


N’hésitez pas à poursuivre votre lecture et vos recherches dans notre Carnet horticole pour en savoir plus.