Savez-vous comment distinguer un martinet d’une hirondelle ?
Hirondelle et martinet ont de nombreux traits communs. À commencer par leur propension à disparaître. Selon le programme de suivi des oiseaux communs coordonné par le Muséum national d’histoire naturelle, 23 % des hirondelles de fenêtre ont disparu , 25 % des hirondelles rustiques et 46 % des martinets noirs sur la période 2001-2019.
Le fait est que ces espèces sont confrontées aux mêmes problèmes : leur nid et leur nourriture sont liés à l’habitat (urbanisation, obstruction des anfractuosités des maisons) et à l’activité humaine (disparition des zones humides, des haies, insecticides).
Quand on les aperçoit dans le ciel, poussant des cris stridents, on a tendance à les confondre. Mais l’hirondelle et le martinet ne sont pas de la même espèce et présentent de nombreuses différences. En voici quelques-unes…
Leur temps de présence
L’hirondelle rustique arrive « en Lorraine à partir de la mi-mars » et reste jusqu’en septembre. Pour nicher sur nos terres, elle aura parcouru 5 000 km en moyenne. Le martinet noir apparaît plus tard. Il passe l’hiver en Afrique subsaharienne et peut voler d’une traite entre 7 000 et 10 000 km pour rallier Metz ! « Il revient pour nicher durant les mois de mai, juin et juillet », indiquent Jean-Yves Schneider et Alain Vassel, administrateurs de la LPO de Moselle (Ligue de protection des oiseaux).
Leur queue
« La silhouette typique du martinet noir présente de longues ailes en forme de faux. L’hirondelle, quant à elle, a des filets le long de la queue ».
Leur couleur
« Le dessous du corps du martinet noir est uniformément noirâtre, d’où son nom, alors qu’il est blanc chez l’hirondelle », précisent les bénévoles de la LPO. De plus, l’hirondelle rustique présente une gorge orangée.
Leur cri
À bien l’écouter, il n’est pas pareil. Celui du martinet est plus strident : « On entend son cri suraigu avec plein de i dedans lorsqu’il vole au ras des toits ou prend de l’altitude. Ça fait tsiiii », imite Jean-Yves Schneider. L’hirondelle est plus agréable à écouter.
Leurs pattes
La taille ridicule des pattes du martinet noir l’empêche de marcher sur le sol, ou alors de manière pataude. De fait, « c’est un oiseau aux mœurs très particulières qui se nourrit, dort et s’accouple en vol ! Il ne se pose que pour nicher en hauteur afin de pouvoir s’envoler ». En clair, si on voit un martinet sur un fil électrique… il s’agit en fait d’une hirondelle !
Les aider
« Pour décoller, l’oiseau se laisse tomber dans le vide et ouvre ses ailes. Si, à la suite d’une erreur de trajectoire, il se retrouve au sol, ses petites pattes l’empêchent de se propulser en l’air et il ne peut plus repartir seul. On peut le catapulter verticalement, dans un espace dégagé, afin de lui faire reprendre son vol. Mais une seule fois car, s’il ne repart pas, c’est qu’il a un problème aux ailes. Dans ce cas, il faut contacter le centre de sauvegarde pour la faune sauvage » de Valleroy.
Pour aider le martinet comme l’hirondelle, « il faut s’assurer, avant de refaire une façade, qu’ils ne couvent pas dans des trous de murs pour ne pas les emmurer vivants. On peut aussi installer des nichoirs adaptés » en prenant conseil auprès de la LPO (03 87 61 85 83).
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