mercredi 22 avril 2020

11 juillet 2016 - En reprise -


16:30 11 juillet 2016 | mise à jour le: 11 juillet 2016 à 16:30 TC Media Messager de LaSalle


225 espèces d’oiseaux au parc des Rapides

225 espèces d’oiseaux au parc des Rapides



L’ornithologue amateur Jean-Marc Lacoste a passé des années à explorer les milieux naturels de LaSalle, Verdun et les environs à la recherche d’oiseaux. Son lieu de prédilection est assurément le parc des Rapides, avec ses 225 espèces répertoriées. Il dévoile ses trucs pour observer cette faune ailée en pleine action.
Retraité depuis huit ans, l’ancien politicien arpente maintenant les parcs à raison d’une heure par jour. Armé de son appareil photo, il a monté un inventaire de 127 espèces d’oiseaux. Il a d’ailleurs été nommé membre du conseil d’administration de l’organisme sans but lucratif Héritage laurentien, qui veille principalement à la conservation des milieux naturels.
Espèces à voir
Présentement, les petits des parulines jaunes, des orioles de Baltimore, des viréos mélodieux et des tyrans tri-tri sont sortis du nid. C’est donc un moment privilégié pour apercevoir les parents en train de nourrir leur progéniture.
Ces oiseaux sont de taille assez modeste, cependant, et il peut être difficile de les voir. «Si vous croisez des photographes ou des animateurs, il ne faut pas hésiter à leur demander ce qu’ils voient. Ils vont pouvoir vous guider», conseille-t-il.
Il y a également certaines espèces plus faciles à observer, comme le grand héron, qui a donné son nom à l’archipel du canal Lachine devenu un refuge d’oiseaux migrateurs protégé en 1937.
Les bihoreaux sont également très présents au lever et au coucher du soleil ces temps-ci, et des volées d’une trentaine de sternes pierregarins peuvent être aperçues plongeant dans le canal, pêchant pour leurs petits.
Écosystème fragile
La diversité faunique du parc des Rapides s’étend bien au-delà de ses habitants ailés. Les arbres ont dû être protégés des castors qui ont élu domicile dans le canal. Des visons d’Amérique et des ratons laveurs font également partie de leur voisinage.
On y trouve aussi normalement trois espèces de tortues, mais une quatrième est venue s’ajouter au lot il y a sept ans, la tortue géographique. Héritage laurentien envoie chaque année un rapport au gouvernement fédéral sur celle-ci, puisqu’il s’agit d’une espèce protégée.
Pour s’assurer que les milieux naturels fréquentés par ces espèces restent en bon état, M. Lacoste espère voir les différents paliers de gouvernement et les arrondissements voisins travailler ensemble.
«Il faut bien se rappeler que les oiseaux, eux n’ont pas de frontière», soutient-il, souhaitant que les infrastructures du parc soient mieux entretenues et que les espaces qui l’entourent continuent à être bien protégés.




lundi 6 avril 2020

SUR LES AILES DES OISEAUX MIGRATEURS - LA PRESSE -




VOYAGE

SUR LES AILES DES OISEAUX MIGRATEURS

Malgré les consignes, ils continuent à voyager. Ils franchissent les frontières allégrement, s’arrêtent ici, s’arrêtent là. Pas de quarantaine pour eux. Les oiseaux migrateurs n’en ont que faire de la COVID-19.
On peut les jalouser. On peut aussi décider de les accompagner en pensée et ainsi prendre le large sans quitter la maison.
Il y a quand même des oiseaux pantouflards qui restent au Québec toute l’année. On parle notamment de cardinaux, de pics, de mésanges, de sittelles et de corneilles. Dans les milliers urbains, on voit des moineaux, des étourneaux et des sempiternels pigeons.
« Il y a une trentaine d’espèces qu’on peut voir l’hiver, indique Jean-Sébastien Guénette, directeur général du Regroupement QuébecOiseaux. Ils sont vraiment adaptés à passer l’hiver ici. »
Il y a aussi des oiseaux qui hivernent ici et qui repartent vers le nord au printemps. « Nous sommes le “sud” pour certains oiseaux, particulièrement les fringillidés, explique M. Guénette. C’est une famille d’oiseaux qui vit dans la forêt boréale, comme les sizerins et les tarins. Ils répondent au cycle de production de leur nourriture, principalement les graines et les cônes des conifères. »
Et puis, il y a tous les oiseaux qui ont passé l’hiver plus au sud et qui reviennent. Les premiers ont fait leur apparition aux premiers jours de mars.
« Pour moi, ce qui est le premier signe du printemps, c’est l’arrivée du goéland à bec cerclé. Il envahit la ville. »
— Jean-Sébastien Guénette, directeur général du Regroupement QuébecOiseaux
Ce n’est peut-être pas l’oiseau le plus noble qui soit : c’est celui qui flâne sur les terrains de stationnement des établissements de restauration rapide. Ce printemps, il aura peut-être de la difficulté à mettre le bec sur une frite.
« Il vient de la côte Est américaine, note M. Guénette. Il fuit les endroits glacés où il ne peut pas trouver sa nourriture et il s’installe dès qu’il trouve un endroit où l’hiver est moins rigoureux. Ce n’est pas un migrateur de très longue distance. »
Le goéland à bec cerclé a toutefois des cousins éloignés qui, courageusement, passent l’hiver au Québec, comme le goéland argenté et le goéland marin. « On peut les trouver là où l’eau n’est pas gelée en hiver, comme aux rapides de Lachine. »
Il y a même des goélands qui font comme les sizerins et les tarins et qui passent l’hiver « au chaud » au Québec avant de repartir vers le Grand Nord, comme le goéland arctique et le goéland bourgmestre.
AUSSI DE RETOUR
D’autres oiseaux migrateurs ont commencé à faire leur apparition en mars, comme les merles, les carouges à épaulettes, les bruants chanteurs, les pluviers kildir.
« De façon générale, ceux qui arrivent plus tôt sont ceux qui partent de moins loin, note Jean-Sébastien Guénette. Ce sont des oiseaux qui passent l’hiver quelque part aux États-Unis. »
Plusieurs espèces ont opté pour la Floride ou le Texas.
Les oies et canards ont aussi commencé à réapparaître dans le sud du Québec à la fin de mars. Les Québécois ont pu entendre leurs cris caractéristiques et observer leurs vols en v.
« Il y a deux populations de bernaches, précise M. Guénette. Il y a une population résidente, celle qui fait de “beaux petits cadeaux” sur les terrains de golf et les parcs urbains, et une population migratoire qui va aller nicher dans le Grand Nord. »
Les oies des neiges se dirigent également vers l’Arctique, mais elles passent une bonne partie du mois d’avril au Québec. Au printemps, elles affectionnent particulièrement la région de Baie-du-Febvre.
« Avec les mesures de confinement, je ne sais pas si les gens vont avoir la chance de les voir, mais s’ils ouvrent leurs fenêtres, ils vont peut-être les entendre passer au-dessus de leur maison. »
— Jean-Sébastien Guénette
Les oies des neiges ont généralement passé l’hiver dans le coin du golfe du Mexique, tout comme des canards qui passeront l’été au Québec, dont le canard branchu, le canard d’Amérique et le canard pilet.
DANS QUELQUES SEMAINES
En avril, la migration prendra plus d’ampleur avec l’arrivée des passereaux migrateurs, des moucheroles et de bruants comme le bruant à gorge blanche et le bruant à couronne blanche. Ceux-là aussi ont passé l’hiver dans le sud des États-Unis.
« Le summum de la migration, c’est tout le mois de mai, avec toutes les espèces de parulines, les oiseaux de rivage, les oiseaux aquatiques. »
— Jean-Sébastien Guénette
« Si les gens regardent dans leur cour tous les deux ou trois jours, ils vont voir une ou deux nouvelles espèces apparaître », affirme Jean-Sébastien Guénette.
Certaines parulines grandes voyageuses ont passé l’hiver en Amérique centrale, dans les Caraïbes et même en Amérique du Sud.
Évidemment, la championne de la migration demeure la sterne arctique, qui passe l’été boréal en Arctique et l’été austral en Antarctique. Selon certaines études, elle pourrait effectuer 70 000 km de vol par année. De quoi faire envie aux humains confinés dans leurs maisons.
DES OUTILS POUR OBSERVER LES OISEAUX
Il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour observer des oiseaux. Ils sont là dans la cour arrière ou dans le petit parc du coin de la rue.
Pour l’instant, il n’est pas possible d’aller se chercher un guide d’identification d’oiseaux dans une librairie ou une bibliothèque. Heureusement, il est possible de se procurer une application pour téléphone cellulaire.
« Ma suggestion, c’est l’application de Sibley, qui est l’équivalent du guide d’identification en papier », indique Jean-Sébastien Guénette, directeur général du Regroupement QuébecOiseaux. « À mon avis, c’est le meilleur guide qui existe. »
L’application elle-même est en anglais, mais elle fournit quand même les noms des oiseaux en français. En outre, l’application fait entendre le chant des oiseaux, ce qui permet aux gens de comparer avec ce qu’ils entendent.
Il existe une autre application en anglais, Merlin, concoctée par le Cornell Lab of Ornithology. Elle fournit notamment une liste des oiseaux susceptibles d’être observés dans la région de l’utilisateur et elle peut identifier un oiseau à partir d’une photo prise avec un téléphone cellulaire « avec un taux de succès intéressant ».
« Chez QuébecOiseaux, nous sommes en train de traduire l’application en français, note M. Guénette. Ça pourrait être en ligne d’ici quelques semaines. »
Il indique que, dans sa propre cour, « l’une des plus moches de Montréal », il a compté 80 espèces en huit ans. Il a même vu un dindon sauvage s’y promener l’été passé.
« Ça peut être intéressant pour désennuyer les enfants pendant la période de confinement. »