dimanche 29 mars 2020

COVID-19: ce qu’on apprend dans les parcs



PAUL JOURNET DÉBATS

COVID-19: ce qu’on apprend dans les parcs

Comme des prisonniers en permission, les Montréalais affluent dans les parcs depuis deux semaines pour s’entourer d’arbres, sentir la boue en train de sécher et écouter les oiseaux. On voit un morceau de ciel, et c’est un spectacle.
       
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Paul JournetPAUL JOURNET
LA PRESSE
Les parcs et les espaces verts sont redécouverts comme un bien public, voire une nécessité.
Oliver Sacks n’en serait pas surpris. « En tant que médecin, j’amène mes patients dans le jardin chaque fois que c’est possible […]. Cela les calme et les revigore », racontait le regretté neurologue dans son court essai Why We Need Gardens.
En plus de la pharmacologie, il prescrivait deux remèdes : la musique et les balades dans les parcs.
Au Japon, les bains de forêt (Shinrin-Yoku) sont même un outil de prévention recommandé par la santé publique depuis quelques décennies.
Malgré l’état d’urgence, les Montréalais qui ne sont pas en quarantaine peuvent encore se balader à condition de ne pas le faire en groupe et de rester à deux mètres des autres marcheurs.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
« La crise de la COVID-19 nous rappelle la valeur intangible de certaines choses », souligne Paul Journet.
Les autres, en confinement forcé, vont les envier. Surtout ceux qui n’ont pas le luxe de posséder une cour et qui se rabattent habituellement sur les parcs. Coupés du monde naturel, ils en éprouveront toute l’importance.
On ne veut pas sortir le cliché des « leçons » apprises durant cette crise – s’il y a une leçon à apprendre au sujet des leçons, c’est qu’elles ont surtout en commun d’être vite oubliées. N’empêche, il y a matière à réflexion.
D’une certaine façon, la COVID-19 est une crise écologique. Pas dans un sens politique ou militant. Plutôt dans notre façon de nous situer dans le monde. La crise est écologique, car elle rappelle notre place dans le grand maillage du vivant. Les aventures d’une chauve-souris en Chine peuvent mener à des mises à pied dans une usine de Longueuil.
C’est une crise écologique, car elle nous rabaisse. Malgré toute sa vanité, notre espèce reste contingente et fragile.
Formulé ainsi, cela paraît angoissant. Mais une petite balade au parc peut renverser cette perspective. Elle peut apaiser.
Cela n’a rien de romantique. Les romantiques voyaient le reflet de leur moi briller dans la nature. On parle plutôt du contraire ici. D’un décentrement.
Dans Les enfants Tanner, de Robert Walser, un des personnages se plaint « qu’il y a comme une cloison, mince, mais opaque, qui me sépare de la vie ». Cela ne s’améliore pas au XXIe siècle, en cette ère de la technique et de la productivité où tout se calcule, comme si nous étions en marge de la nature, comme si nous la contrôlions.
S’immerger dans un parc, cela aide à faire tomber la distance entre le monde naturel et soi. Entendre, comme dirait Mishima, « le temps qui s’écoule, goutte à goutte ».
Pour se justifier de ralentir l’économie, les environnementalistes ont développé un contre-discours sur la valeur des services rendus par la nature. Par exemple, en parlant des dollars économisés grâce aux milieux humides qui atténuent les inondations. C’est pertinent, bien sûr, mais la défense des espaces verts ne devrait pas être réduite à cela.
Comme le prouvent en ce moment les marcheurs de Montréal et du reste du Québec, ces endroits ont une valeur qui ne se chiffre pas. Elle se ressent mieux qu’elle ne se démontre.
On ne protège pas la nature comme si c’était un joyau extérieur à soi, comme si on la regardait pure et intacte par la fenêtre. On la protège parce qu’elle fait partie de nous.
Et aussi, à défaut d’un meilleur mot, à cause de sa « beauté ».
Une phrase célèbre veut que « la beauté sauvera le monde ». Du point de vue d’une personne atteinte de la COVID-19, c’est un discours de bien portant. Presque une provocation.
Non, le monde n’a pas besoin d’être sauvé, et même si c’était le cas, il faudrait plus qu’une rangée d’arbres pour accomplir ce vaste programme.
Mais on peut à tout le moins dire que la crise de la COVID-19 nous rappelle la valeur intangible de certaines choses. Il fait bon d’aller se perdre dehors dans les bois pour voir si on s’y trouve.

Et si on prenait le temps d’observer les oiseaux ?


Par Adam McCulloch - The Guardian-Londres 29/03/2020

La nature en ville - 25 mars 2020
Épervier de Cooper


À la recherche d’un passe-temps intelligent et apaisant pendant le confinement ? L’ornithologie en amateur est faite pour vous. Une fenêtre et un peu d’attention suffisent pour s’y mettre, assure ce journaliste britannique.

Quand je l’ai aperçu, le faucon — était-ce un pèlerin ou un hobereau ? — planait en altitude. Sa silhouette se découpait sur le ciel aveuglant de cette fin d’après-midi estivale. Derrière moi, des petits oiseaux gazouillaient, insouciants, dans leur taillis favori. Le faucon est descendu et a disparu.
Je me demandais où il était passé, quand j’ai senti un mouvement là où il n’aurait pas dû y en avoir et soudain, pendant une fraction de seconde, je me suis retrouvé face à face avec un hobereau lancé à pleine vitesse. Il fonçait sur les moineaux qui ne se doutaient de rien derrière moi. Le souffle de son passage a balayé mon oreille et j’ai croisé la féroce intensité de son regard jaune. Puis il m’a dépassé, a survolé le buisson et plongé au-delà, alors qu’une dizaine de petits oiseaux s’égaillaient.
Cette scène n’a pas eu lieu dans une réserve de la Société royale de protection des oiseaux. Mais juste devant chez moi [durant l’été], à Catford, dans le sud-est de Londres, alors que je rentrais de Tesco [une chaîne de supermarchés] à vélo. Preuve que toute une vie sauvage fascinante se déploie sur le pas de votre porte.
Voilà à quoi tant les curieux que les ornithologues amateurs vont s’accrocher alors que la nation entre en confinement pour les semaines qui viennent. Après tout, tout le monde n’est pas obligé d’apprécier le yoga sur Zoom [du nom d’une application de visioconférence].

Une tendance venue d’Italie

Certains d’entre nous ont toujours scruté le ciel au-dessus de nos maisons et nos jardins, mais avec la crise du Covid-19, cette activité s’est en quelque sorte métamorphosée en mouvement, un mouvement lancé par Matteo Toller, un habitant de la ville d’Udine, dans le nord-est de l’Italie, qui a récemment lancé sur Twitter le hashtag #BWKM0 (pour “birdwatching at zero km”, autrement dit, “observer les oiseaux de chez soi”).
Le but : aider les gens à consigner leurs observations, partager leurs connaissances et se montrer solidaires alors que le pays est condamné à l’isolement. Au début du mois, Matteo lui-même a observé

https://www.courrierinternational.com/article/evasion-et-si-prenait-le-temps-dobserver-les-oiseaux

mercredi 25 mars 2020

L’arrivée du bruant chanteur: au diapason du printemps



Reproduction de NordInfo : https://www.nordinfo.com/actualites/larrivee-du-bruant-chanteur-au-diapason-du-printemps/

Petit oiseau robuste, le bruant chanteur arrive dans nos parages au début du printemps, jouant ainsi un rôle de précurseur au sein de la grande migration ailée.
Il présente une allure générale brunâtre et une longue queue arrondie à son extrémité, sans oublier une tête brune traversée par une raie blanche. Il affiche, au centre de sa poitrine blanche, un gros point noir. Quelques lignes plus ou moins foncées s’étalent sur son ventre blanchâtre. Son bec court et puissant favorise l’extraction des graines.
Le mâle et la femelle sont identiques, mais le jeune oiseau ne montre pas le point caractéristique de la poitrine.
Dès la fin de mars, il s’installe dans des arbustes et commence à chanter du matin au soir. En effet, le bruant chanteur porte bien son nom, claironnant, tout le long du jour, sa ballade de notes rythmées complétée par un roulement sonore. Par beau temps, il pousse son refrain plus de 300 fois par jour, égayant ainsi l’atmosphère de nos cours et de nos jardins. Soulignons que seul le mâle chante, un phénomène notable chez plusieurs espèces d’oiseaux.
Ce chant mélodieux a été étudié par des biologistes qui ont été fascinés par les subtilités sonores de l’oiseau. En fait, chaque mâle émet de huit à dix chants différents, lesquels ne sont pas décelés par l’oreille humaine. Ces variations sont uniques à chaque individu. De plus, chaque ténor peut ajouter un sifflement ou un trille à son répertoire.
Cette complexité musicale s’explique notamment par le comportement nuptial. La femelle choisit souvent le mâle le plus virtuose.
De plus, le chant permet au mâle d’établir son territoire. Note fascinante, la guerre territoriale chez bon nombre d’oiseaux se limite à des combats sonores…
Visite aux mangeoires
Au printemps et en été, c’est probablement le bruant le plus régulier à visiter notre cour. Il aime bien se percher sur une clôture ou sur une branche pour ensuite glaner quelques graines aux mangeoires.
Il mange un peu de tout, du tournesol noir en passant par le millet et le chardon. On le voit souvent au sol en train de fouiller parmi les graines tombées des mangeoires.
Dans la nature, il se nourrit de graines suspendues aux graminées et autres herbes des champs. Au cours de la saison de nidification, il préfère les insectes, une nourriture protéinée meilleure pour la santé des oisillons.
En provenance des États-Unis, le bruant chanteur colonise toutes les régions du Québec, de l’Abitibi à Anticosti en passant par les Basses-Laurentides. Il pourra rester jusqu’au milieu de l’automne pour ensuite repartir vers le Sud. Certaines années, des individus pourront réussir à hiverner dans nos parages.
Dans notre région et ailleurs dans le sud de la province, le bruant chanteur élève deux familles au cours de la saison. Chaque nichée comprend trois ou quatre œufs, couvés par la femelle pendant une période de 10 jours.
Après l’éclosion, les oisillons demeurent au nid, nourris par les deux parents durant une quinzaine de jours. Puis, les jeunes s’envolent et restent autour des parents pour une brève période, pour ensuite vivre par eux-mêmes selon la grande loi de la nature.
Après le long hiver, entendre le chant harmonieux du bruant chanteur amène la joie chez les amants de la faune ailée.

vendredi 20 mars 2020

Le chant des oiseaux - 19/03/2020 par Hervé Gardette de France culture


Avec le confinement, les grandes villes deviennent silencieuses. Silencieuses ? Pas tout à fait. Tendez l’oreille…


Crédit Jean-Marc Lacoste - Cardinal Rouge 19 mars 2020 sur les berges de Verdun
De Paris à Montréal ( LaSalle / Verdun / Ville-Émard )


Il faudra m’expliquer un jour comment font les Parisiens, eu égard au prix de l’immobilier, pour avoir, en plus, une maison de campagne. L’exode massif de ces derniers jours est aussi un indicateur de certaines inégalités sociales. Mais je ne suis pas envieux, j’ai même de la chance : à Paris, je dispose d’un balcon, qui donne sur la coulée verte, cette longue bande piétonne (et cyclable) qui permet de relier le quartier de la Bastille au bois de Vincennes.
Le week-end et les après-midi, après l’école, c’est un peu bruyant, les enfants qui s’y promènent s’expriment uniquement à base de hurlements. HIIIIIIIIIIIIIIII. HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII. Les parents ont l’air de trouver ça marrant. Moi ? Moins. Alors imaginez mon bonheur depuis mardi et le début des mesures de confinement. Plus un bruit. Le silence.
Hier, comme il faisait beau, je m’y suis installé (sur mon balcon) pour lire un moment. C’est alors que je les ai entendus, pas très forts au début, puis de plus en plus distinctement. Les oiseaux : ils étaient revenus ! Du moins ai-je à nouveau été en mesure de les entendre.
’Il y a des corneilles partout dans nos villes’’ écrit Baptiste Morizot dans son dernier essai, ‘’Manières d’être vivant’’ (Actes Sud) ‘’leurs appels arrivent chaque jour à nos oreilles et nous n’entendons rien, parce qu’on les a transformés en bêtes dans nos imaginaires : en ‘nature’. Il y a quelque chose de triste dans le fait que les dix chants d’oiseaux différents qu’on entend chaque jour ne parviennent pas au cerveau autrement que comme bruit blanc…alors qu’ils constituent, pour qui veut bien essayer de les traduire…des myriades de messages géopolitiques, de négociations territoriales, de sérénades, d’intimidations….’’
J’aurais bien aimé le démentir mais mes connaissances en ornithologie me permettent tout juste de distinguer le chant du coq et celui du coucou. Pour le reste, nada ! Je vais néanmoins tenter de retranscrire, à l’écrit, leur discussion animée.
L’un d’eux (ou l’une d’ailes) s’exprime en morse : tip tip tiiiip tip tip tiiiip tip tip tiiiip, silence, et puis rebelote. Ailleurs, un bruit de manivelle, mais une manivelle qui aurait besoin d’huile, ça grince, ça couine même, c’est un oiseau, j’aimerais bien savoir lequel. Un autre s’exprime à coups de ‘’tac-tac’’, comme si on tapait l’une contre l’autre des planchettes en bois. Au loin, des cris de mouettes (mais s’agit-il bien de mouettes ?) et un croa-croa solitaire (mais s’agit-il bien d’un corbeau ?). Mon préféré ne chante pas, il sifflote, des petits grelots dans la voix. Je ne sais pas si les oiseaux peuvent être heureux mais si oui, alors c’est le cas de celui-là.
On apprend tout un tas de choses dans ‘’Habiter en oiseau’’ de Vinciane Despret (Actes Sud), comme par exemple la façon qu’ont ces animaux d’occuper leur territoire, notamment par le chant. Ce qui s'apparente, à l’oreille du profane, à un concert désordonné est en fait une petite symphonie savamment orchestrée. Lorsque les oiseaux chantent, ils sont à l’écoute des autres.
Il n’y a ‘’ni cacophonie, ni intervalles de silence, mais une partition faite de relais et de reprises. Ces chorus témoignent…d’une véritable coordination entre les oiseaux, ils attestent l’existence d’une forte association entre eux’’, leurs territoires ‘’sont des compositions et des accords mélodiques’’, ‘’car c’est cela également vivre dans un territoire chanté : c’est composer et s’accorder avec des chants’’. Je ne sais pas précisément pourquoi, mais cet extrait du livre de Vinciane Despret m’a fait penser au chant des Italiens à leurs fenêtres.
On écoute à nouveau les oiseaux distinctement à Paris, et sans doute dans les autres villes en ce moment. C’est le grand paradoxe de cette période de confinement, que de nous faire entendre ce qui est en train de disparaitre.

jeudi 19 mars 2020

Vous avez un jardin, une petite cour ou un balcon avec des fleurs ?


Retransmission Jean-Marc Lacoste

Avec les beaux jours, menez l’enquête dans votre jardin et oubliez le coronavirus

Vous avez un jardin, une petite cour ou un balcon avec des fleurs ? Alors jouez au détective, seul ou avec vos enfants. Et prenez un bon bol d’air tout en restant confiné !

 
Claudine Marillot

Ici, pas de crime à résoudre ni de butin à mettre au jour ; juste l’intimité de la nature à scruter à la loupe. Voici trois règles utiles pour mener à bien vos enquêtes pendant votre confinement dû à l’épidémie de coronavirus.
1

Être curieux

La première chose, indispensable et qui ne coûte rien : la curiosité. C’est fou l’animation qui règne autour de vous : les oiseaux chantent, abeilles et bourdons butinent, les coccinelles se réchauffent au soleil, les papillons déploient leurs ailes, loirs et musaraignes s’activent, les fourmis se mettent en ordre de marche… Alors, ouvrez l’œil, et le bon.

2

Être patient

La nature vit très bien sans vous lorsque vous êtes au boulot ou à l’école, alors ne la stressez pas maintenant que vous êtes confiné. Pour bien l’observer, il faut l’apprivoiser et se faire discret. L’idéal pour regarder les oiseaux est d’utiliser une paire de jumelles ; pour les insectes, munissez-vous d’une loupe et approchez les doucement pour les voir butiner ; pour les fourmis, soulevez les dessous de pot ou les pierres et surtout, reposez les doucement ensuite ; pour les petits mammifères, là par contre, c’est une histoire de coup de bol !

3

Être bien renseigné

À quoi bon observer des animaux si on ne sait pas qui ils sont, direz-vous ? Erreur. Il vous est possible de les identifier simplement. Comment ? Au Québec : https://www.facebook.com/quebecoiseaux/  
Le Conservatoire d’espaces naturels de Picardie et l’association Picardie Nature mettent en ligne sur leur site des documents pour identifier la faune et la flore de la région. Avec votre téléphone portable, vous photographiez les animaux de votre jardin et vous passez leur bobine au fichier. Il existe de nombreux sites consacrés aux oiseaux ; le portail ornithologique oiseaux.net est très bien fait et accessible à tous. Pendant que vous y êtes, téléchargez sur votre portable l’application Pl@ntnet ; vous passez votre smartphone sur la plante et elle vous dit tout d’elle. Naturellement.

vendredi 13 mars 2020

Les oiseaux volent ensemble, mais comment décident-ils où aller?


Les comportements coordonnés sont fréquents au sein de plusieurs systèmes biologiques, tels les groupes d’insectes, les bancs de poissons et les colonies bactériennes. Mais la façon dont l’information circule et les décisions sont prises au sein de tels systèmes est difficile à comprendre.
Un groupe de chercheurs de l’Université du Sud-Est (en Chine), et de l’Université chinoise de l’exploitation minière et de la technologie a étudié le vol synchronisé de groupes de pigeons. Ils se sont appuyés sur ces observations pour expliquer les mécanismes responsables des comportements coordonnés. Leurs résultats ont été publiés dans le journal scientifique Chaos.
« Comprendre les mécanismes de coordination sous-jacents de ces phénomènes nous a aidés à mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons », a déclaré Duxin Chen, professeur adjoint à l’Université du Sud-Est.
Il était précédemment estimé que les comportements coordonnés répondaient à trois règles de base: éviter une collision avec vos pairs, régler votre vitesse et votre direction avec le mouvement du reste du groupe, et tenter de demeurer près du centre. Les scientifiques ont examiné comment chaque pigeon individuel, au sein d’un groupe, était influencé par les autres membres, et ont découvert que les dynamiques à l’oeuvre n’étaient pas aussi simples.
Les chercheurs ont étudié les vols de trois groupes de pigeons comptant 10 oiseaux chacun. La position, la vélocité et l’accélération de chaque pigeon ont été évaluées avec le temps, et les scientifiques ont utilisé ces données pour déterminer quels pigeons avaient un impact direct sur chaque individu présent dans le groupe, construisant au même coup un réseau causal qui peut être utilisé pour observer plus avant les règles complexes régissant les interactions.
Il existerait ainsi plusieurs tendances lourdes au sein du déplacement d’un groupe d’oiseaux. En fonction de divers facteurs, comme sa position au sein du groupe, chaque pigeon influence certains de ses voisins, en plus d’être influencé par certains d’entre eux. Par ailleurs, ces influenceurs peuvent changer durant le vol.
« Ce qui est intéressant, c’est que les individus situés le plus près du centre de masse et qui avoisine la direction et la vélocité moyennes sont plus influents sur les autres, ce qui signifie que l’emplacement et la direction du vol sont deux facteurs importants lorsque vient le temps d’interagir », mentionne M. Chen.
Si les relations sociales entre pigeons n’ont pas été incluses dans l’étude, les chercheurs ont constaté qu’il existait une concurrence féroce en vol, et de précédentes recherches ont démontré que les hiérarchies faisant leur apparition en vol n’étaient pas liées aux facteurs de dominance chez ces oiseaux.