dimanche 28 mars 2021

L'Express - Masques et gants : les animaux victimes d'une nouvelle pollution liée au Covid-19 -

 

Par Yohan Blavignat - 28/03/2021

Des chercheurs ont établi une liste non-exhaustive des animaux ayant été victimes de l'utilisation de gants et de masques jetables par les humains.


Depuis plus d'un an, le monde a adopté de nouvelles habitudes. Chacun sort avec un masque ou des gants en latex afin de se prémunir de la pandémie de Covid-19. Au-delà de la crise sanitaire, ces objets abandonnés après utilisation représentent une nouvelle forme de pollution particulièrement nuisible pour la faune sauvage. Face à ce phénomène, qui touche tous les continents, les scientifiques tirent la sonnette d'alarme et appellent le public à mieux gérer ces déchets. Dans une étude publiée le 22 mars dans la revue Animal Biology, des chercheurs néerlandais ont dressé une liste non-exhaustive des animaux victimes collatérales de la pandémie de SARS-CoV-2.  

Un petit retour en arrière s'impose. En 2019, les autorités chinoises détectent un nouveau coronavirus responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes. Dès mars 2020, l'OMS déclare que le monde est confronté à une pandémie. Rapidement, le port du masque, de gants ou de blouses devient nécessaire, voire obligatoire, dans l'espace public de nombreux pays. "On estime que nous utilisons chaque mois 129 milliards de masques et 65 milliards de gants dans le monde", remarquent les biologistes Auke-Florian Hiemstra du Naturalis Biodiversity Center et Liselotte Rambonnet de l'université de Leiden, à l'origine de cette étude. Conséquence : la pollution par ces protections à usage unique a bondi en un an, même dans les régions inhabitées comme par exemple les îles Soko, à Hong Kong. Au point de menacer l'existence de nombreux animaux qui ingèrent ces déchets ou, piégés par ces derniers, finissent par mourir d'épuisement.  

Auke-Florian Hiemstra et Liselotte Rambonnet révèlent ainsi que des singes ont été observés en train de mâcher des masques faciaux, que des oiseaux et des poissons se sont retrouvés piégés dans des gants en latex aux Pays-Bas, ou encore qu'un masque de protection a été retrouvé dans l'estomac d'un pingouin. Mais les scientifiques ont souhaité intégrer ces découvertes dans un contexte plus large. Elles ont donc épluché toutes les observations réalisées sur le sujet à travers le monde, via les médias sociaux, les journaux locaux, les sites d'informations, mais aussi via les photographes spécialisés, les ramasseurs de déchets, les ornithologues, ou les centres de sauvetage de la faune. 

De nombreux exemples

L'une des premières preuves du risque que représentent les protections sanitaires pour les animaux remonte à août 2020 avec l'image d'une perche commune piégée par un gant. Seule la queue du poisson d'eau douce dépassait. Les chercheurs font également état des premières observations connues de l'utilisation de masque par différents oiseaux pour la nidification. "Ce comportement a d'abord été observé chez une foulque macroule (Fulica atra), une espèce connue pour ses nids anthropiques et nichant sur le canal Keizersgracht à Amsterdam, le 3 juin 2020", notent les scientifiques. Un autre nid de la même espèce a été repéré à Leyde. Il comprenait cette fois-ci un masque et un gant en latex.

Si cette espèce d'oiseaux utilisent à bon escient cette pollution, d'autres en pâtissent gravement. "La première victime signalée des déchets du Covid-19 dans le monde, à notre connaissance, était un merle d'Amérique (Turdus migratorius). Cet oiseau semble être mort après s'être emmêlé dans un masque facial à Chilliwack, en Colombie-Britannique, au Canada, le 10 avril 2020", indiquent les chercheuses. D'autres cas ont suivi. 

Au-delà des oiseaux et des poissons, d'autres animaux souffrent de cette pollution : chauves-souris, renard roux, hérisson commun, crabes, pieuvres... Et la liste n'est pas complète. Au Brésil, un manchot de Magellan retrouvé sur une plage avait dans l'estomac un masque facial. Des macaques crabiers ont également été photographiés en train de mâchouiller des masques en Malaisie. Des chiens et des chats ont été hospitalisés après avoir ingéré des déchets médicaux liés au Covid-19. Bien entendu, les témoignages et observations ne suffisent pas à lister l'ensemble des interactions entre les animaux et la pollution sanitaire.  

Prise de conscience

Comment expliquer un tel phénomène ? "Les animaux s'affaiblissent parce qu'ils s'emmêlent ou meurent de faim à cause du plastique dans leur estomac. Les vertébrés et les invertébrés sur terre, dans l'eau douce et dans l'eau de mer s'emmêlent ou sont piégés dans les déchets du coronavirus", expliquent les deux auteurs du rapport. 

vendredi 26 mars 2021

Les oiseaux rendraient aussi heureux que l’argent, selon une étude

 


Du moins, c’est ce que démontre une toute nouvelle étude allemande, publiée récemment sur le site Science Daily et relayée cette semaine par le média américain The Hill.

«Selon ce que nous avons découvert, les Européens les plus heureux sont ceux qui sont entourés de nombreuses espèces d’oiseaux différents dans leur vie quotidienne ou ceux qui vivent près d’environnements presque naturels, qui hébergent plusieurs espèces», conclut l’auteur principal de l’étude, Joel Methorst, chercheur doctorant au Centre de recherche en biodiversité et climat de Senckenberg, au iDiv et à l’Université Goethe à Francfort.

En compilant notamment les données d’un grand sondage de 2012 sur la qualité de vie, mené auprès de plus de 26 000 adultes venant de 26 pays européens, le groupe de scientifiques a découvert qu’il existerait une corrélation entre la joie de vivre et le nombre d’oiseaux vivant aux alentours.

Encore plus spécifiquement, l’équipe du chercheur estime qu’une augmentation de 10% des espèces aviaires environnantes pourrait potentiellement rendre quelqu’un aussi heureux qu’une augmentation salariale comparable.

«À notre grande surprise, nous avons trouvé que la diversité aviaire est aussi importante pour la satisfaction dans la vie que le revenu», a commenté la Dre Katrin Böhning-Gaese, directrice du Centre de recherche en biodiversité et climat de Senckenberg et professeure à l’Université Goethe.

En guise d’exemple, l’étude détaille avoir découvert que 14 espèces d’oiseaux supplémentaires dans l’environnement d’un individu augmenteraient le bonheur de vivre autant que 124€ supplémentaires dans le compte en banque d’une famille dont le revenu avoisinerait les 1235€.

Certes, pour bien comprendre les conclusions de l’étude allemande, il faut regarder un peu plus loin que les oiseaux qui volent à l’horizon. En ce sens, la diversité de ceux-ci viendrait aussi souvent de pair avec un milieu de vie verdoyant, à proximité d’étendues d’eau. On pourrait donc dire que les oiseaux rendent heureux... mais aussi la proximité de la nature.

«La conservation de la nature n’assure pas seulement la base de la vie, mais constitue aussi un investissement dans notre bien-être à nous tous», estime Joel Methorst, qui s’inquiète par le fait même du déclin observé actuellement dans la biodiversité.

«Cela pose un risque que le bien-être de l’humain souffre également d’une nature appauvrie», souligne-t-il.


Roselin familier



La compagnie agréable du roselin familier



Le roselin familier porte bien son nom en raison de sa proximité avec les humains. Cet oiseau à la tête rouge surmontant un ventre blanc aux raies brunes fréquente à longueur d’année les mangeoires et les arbres fruitiers de nos cours et de nos jardins.

D’une taille équivalente à la mésange à tête noire, le roselin familier affiche également une poitrine rouge, un dos brun et un bec blanchâtre.

Pour sa part, la femelle présente une allure brunâtre, sans motifs rougeâtres.

Le bec court de forme conique est puissant, ce qui permet à l’oiseau d’ouvrir aisément les graines fournies aux mangeoires.

Aux postes d’alimentation de nos cours, il mange abondamment du chardon et du tournesol noir, sans dédaigner le millet et le colza.

Notre petit oiseau se démarque aussi par son chant agréable. Tout au long du jour, il lance une série de notes harmonieuses, un gazouillis continu d’une durée de plus de cinq secondes qui ravit toute personne sensible à la nature.

Au plan historique, le roselin familier s’avère une espèce récente du répertoire de la faune ailée québécoise. Il a été observé pour la première fois en 1976 en Montérégie alors que le premier nid a été découvert en 1983 à Pointe-Claire, dans l’ouest de l’île de Montréal.

L’espèce a connu ensuite une expansion fulgurante en s’établissant, au cours d’une période de 10 ans, dans plusieurs régions du sud de la province, dont Laval et les Basses-Laurentides.

Dans notre région, il fréquente le Parc du Domaine-Vert ainsi que plusieurs autres endroits tels les parcs de banlieue, les fermes, les jardins et les cours des habitations.

L’origine du roselin familier émane de la partie sud-ouest des États‑Unis. Dans les années 1930, plusieurs oiseaux de cette région ont été capturés et mis en cage de manière illégale par des oiseleurs pour ensuite être relâchés au début des années 1940 dans la région de New York.

Doué d’un grand sens de l’adaptation, le roselin familier a peuplé par la suite le nord‑est des États‑Unis et le sud du Canada.

Soulignons que l’oiseau prend racine dans ses nouveaux territoires et n’effectue pas de migration.

La fécondité de l’espèce a aussi contribué à son expansion. L’oiseau niche deux ou trois fois par an, à raison de cinq œufs par couvée. Dans la région de Montréal, une femelle a déjà effectué quatre couvées en un an, un fait digne de mention selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec.

Le roselin familier livre, depuis une trentaine d’années, une forte concurrence au moineau domestique, tellement que la population de ce dernier est en baisse dans plusieurs régions du Québec et de l’Ontario.

Similitude avec le roselin pourpré

L’avifaune du Québec comprend aussi le roselin pourpré, un oiseau de la même taille qui ressemble, à première vue, au roselin familier. Il présente la même silhouette tout en étalant un plumage un peu différent avec une coloration rouge framboise à la poitrine et à la tête.

Ce cousin visite également les mangeoires remplies de graines de chardon ou de tournesol.

Cet oiseau spectaculaire rayonne davantage dans les forêts de conifères ou mixtes. Il habite diverses zones des Basses-Laurentides, mais il est plus abondant dans les Hautes-Laurentides.

Bien qu’on peut l’observer parfois en petit nombre en hiver, le roselin pourpré migre en automne vers le sud des États‑Unis pour revenir enjoliver notre paysage dès le mois d’avril.


Refuge d'oiseaux de l'Île aux Hérons - Wikipédia -

 


Le refuge d'oiseaux de l'Île aux Hérons est une aire protégée du Canada et l'un des 28 refuges d'oiseaux migrateurs située dans la province de Québec. Ce refuge située en plein cœur des rapides de Lachine protège une importante colonie de Grand Héron. Le site est reconnu comme Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO).

Toponymie

Le nom de l'île aux Hérons provient de Samuel de Champlain. Elle fut donnée en 1611 quand deux amérindiens lui rapportèrent « que avoit si grande quantité de herons, que l'air en estoit tout couvert ». Le toponyme de la plus grande île des rapides de Lachine resta inchangé jusqu'à aujourd'hui

Géographie

Le refuge d'oiseaux de l'Île-aux-Hérons, d'une superficie de 623 ha, est situé dans le fleuve Saint-Laurent, entre le lac Saint-Louis et le bassin de Laprairie. Il inclut les îles des Rapides-de-Lachine, le site de l'ancienne centrale hydro-électrique, à LaSalle, et le Récré-O-parc à Sainte-Catherine, le long de la Voie maritime du Saint-Laurent.

Histoire

L'île aux Hérons et les îles adjacentes sont concédées le , à Zacharie Dupuy, déjà détenteur du fief de Verdun depuis 16711Dès 1673, Dupuy cède ses fiefs aux Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, en retour du gîte pour lui-même et sa femme jusqu'à leur décès. Sieur Antoine Trottier des Ruisseaux et son fils Pierre achètent la seigneurie de l'île aux Hérons. le premier juillet 1698. Antoine Trottier donne à son fils Pierre sa moitié de la seigneurie de l'île aux Hérons pour le mariage de ce dernier le 31 octobre 1699.

Activités

Le territoire du refuge est en majorité propriété d'Hydro-Québec. Du côté de LaSalle, le site de l'ancienne centrale hydro-électrique (1897-1931) est accessible au public. Plusieurs activités y sont organisées en collaboration avec les autorités de l'arrondissement. Il faut souligner l'apport de l'organisme Héritage-Laurentien, qui offre une excellente éducation populaire sur l'écologie des rapides de Lachine. Sur la rive sud, le Récré-O-parc Sainte-Catherine est aussi ouvert au public. Cependant, les îles des rapides de Lachine sont protégées et pratiquement inaccessible au citoyen. Seuls d'anciens résidents possédant des droits acquis ont accès à leurs résidences temporaires.

Refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons - Canada -

 



Importance du refuge : oiseaux migrateurs et espèces sauvages

Situé au sud de l’île de Montréal, le refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons occupe 631 hectares et englobe la majeure partie des rapides de Lachine. Ce refuge a été créé en 1937 pour protéger un lieu de nidification essentiel pour le grand héron.


La taille des colonies de hérons varie d’année en année. Malgré la protection que le refuge offre à l’espèce, la population de grands hérons a grandement fluctué au fil du temps. Ainsi, le nombre de nids occupés a été plus important dans les années 1990 qu’au cours des décennies 1970 et 1980. Depuis les années 2000, le nombre de nids actifs dénombrés pour cette espèce est à la baisse. Les bihoreaux gris sont aussi nombreux à nicher dans ce refuge. La grande aigrette utilise également les lieux pour nicher, mais en moins grand nombre.

Le saviez-vous?

Quand il chasse, le grand héron se tient debout dans l’eau absolument immobile et attend qu’une proie alléchante se présente; alors, il frappe, et s’il a du succès, il essaie d’avaler tout rond sa proie.

Malgré son nom, le refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons sert aussi de lieu d’alimentation, de repos et de nidification à de nombreuses autres espèces d’oiseaux. Parmi les oiseaux connus pour y nicher, on compte :

  • le canard colvert
  • le canard d’Amérique
  • le canard chipeau
  • le canard noir
  • le carouge à épaulettes
  • la paruline jaune

Durant les périodes de migration, diverses espèces de sauvagine, comme le garrot à œil d’or, le canard noir, le canard colvert et la sarcelle d’hiver, sont aussi régulièrement observées dans le refuge. Le grèbe esclavon peut également être vu à l’occasion, et, durant l’hiver, un bon nombre de harles huppés fréquentent l’endroit.

Accès au refuge

Des refuges d’oiseaux migrateurs, comme celui de l’Île-aux-Hérons, sont établis à la grandeur du pays afin de protéger les oiseaux migrateurs durant les périodes critiques de leur cycle vital. Que ces refuges soient utilisés par les oiseaux pour s’alimenter, se reposer ou nicher, ils jouent un rôle important dans la survie de nombreuses espèces. Les conditions d'accès aux refuges varient d'un site à l'autre et sont établies par le propriétaire et le gestionnaire des terres. Veuillez-vous assurer de savoir comment préserver l’état du refuge et veuillez lire les interdictions (notamment en ce qui concerne les armes à feu et la chasse) qui s’y appliquent afin de protéger la faune qui y vit. N’oubliez pas que les chats et les chiens ne peuvent circuler librement dans les refuges d’oiseaux migrateurs.

Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements sur les activités permises dans les refuges d’oiseaux migrateurs, veuillez consulter la section Gestion et activités du site Web. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-aux-Hérons, veuillez communiquer avec notre bureau régional.


Paysage

Le refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons comprend non seulement l’île aux Hérons, mais aussi un certain nombre d’îles et îlots des environs, dont l’île aux Chèvres, l’île au Diable de même que l’île à Boquet, laquelle longe la Voie maritime du Saint-Laurent. Le refuge comprend aussi les eaux baignant ces îles.

La végétation de ces îles basses est composée d’arbres, comme le tilleul d’Amérique, l’orme d’Amérique et l’orme rouge, ainsi que de plantes herbacées et d’arbustes, comme le millepertuis à grandes fleurs et le sumac vinaigrier. Certaines des îles abritent aussi quelques espèces végétales en péril, comme le noyer cendré et l’arisème dragon. Les eaux entourant ces masses terrestres renferment diverses plantes, notamment :

  • le myriophylle en épi
  • l’alisma commun (ou plantain d’eau commun)
  • le potamot pectiné
  • la vallisnérie d’Amérique
  • l’hétéranthère litigieuse
  • le nymphéa tubéreux (ou Nénuphar blanc)
  • la scutellaire minime

Espèces clés d’oiseauxGrand héron
Autres espècesOiseaux : Bihoreau grisgrande aigrettecanard noircanard d’Amériquecanard colvertcanard chipeaucarouge à épaulettesparuline jaunegarrot à œil d’or et sarcelle à ailes vertes
Plantes : Orme d'Amérique, myriophylle en épi, alisma commun (ou plantain d’eau commun), potamot pectiné, vallisnérie d'Amérique, hétéranthère litigieuse, nymphéa tubéreux (ou nénuphar blanc), eupatoire rugueuse, scutellaire minime, millepertuis à grandes fleurs, sumac vinaigrier
Espèces inscrites à la Loi sur les espèces en péril (LEP)Liste partielle :
Noyer cendré, arisème dragon
Organisme de gestionService canadien de la faune, Région du Québec

Les sons de la nature ont un impact sur notre santé ( Agence France Presse )

 

ACTUALITÉ

Chants d’oiseaux, bruit de vagues, clapotis de rivière… Les sons de la nature ont un impact sur notre santé

Par Issam AHMED (Agence France Presse)

Écouter les vagues déferler, une rivière couler, les oiseaux chanter… Les sons naturels sont bons pour la santé, selon une nouvelle étude canadienne. Ils ont des effets positifs sur le moral, le stress, les performances intellectuelles, mais aussi sur la sensibilité à la douleur.

Passer du temps à écouter une rivière couler ou les oiseaux chanter est très bon pour la santé. C’est le résultat d’une étude dirigée par Rachel Buxton, biologiste à l’Université Carleton au Canada, publiée cette semaine dans la revue scientifique PNAS. ​Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont ​quantifié les bénéfices des sons naturels, tant sur le moral et les performances cognitives que sur le stress, ou même sur la sensibilité à la douleur.

« Nous avons tendance à examiner l’environnement acoustique du point de vue de la pollution sonore et de la façon dont cela dérange la faune et la flore, explique la chercheuse. Beaucoup d’entre nous, biologistes, sont très intéressés par le contraire : quels sont les bénéfices d’un environnement acoustique naturel ? »

Elle et ses collègues ont passé en revue la littérature sur le sujet. Les recherches passées ont en majorité été menées en laboratoire ou en milieu hospitalier, avec des sons diffusés aux volontaires. Sur 36 études, sept ont examiné les effets sur le rythme cardiaque, la tension artérielle, la douleur ressentie ou encore le stress via les niveaux de cortisol. Les autres ont mesuré les conséquences sur l’humeur ou les performances cognitives.

Les scientifiques ont quantifié les bénéfices des sons naturels comme le bruit des vagues, sur le moral, les performances intellectuelles mais aussi sur le stress et la sensibilité à la douleur. (Photo : Stéphane Geufroi / Ouest-France)

L’eau et les oiseaux, meilleurs remèdes

En combinant tous les effets positifs sur les groupes exposés à des sons naturels, les chercheurs ont noté une amélioration de 184 % sur la santé générale. Ces sons ont également conduit à une réduction de 28 % du niveau de stress et de désagrément. Parmi les sons ayant le plus gros impact : celui de l’eau, suivi par des chants d’oiseaux, puis d’un mélange des deux.

L’équipe de chercheurs a également analysé des enregistrements sonores dans 68 parcs nationaux américains sur les quinze dernières années, à 221 endroits différents. Les sons ont été classés : causés par des humains, des animaux, ou par les éléments (vent, pluie, eau…). Des bruits d’eau et d’oiseaux pouvaient être entendus dans 23 % et 42 % du temps, respectivement.

Avec le chant des oiseaux, le bruit de l’eau a celui qui le plus d’impact positif sur la santé selon les chercheurs. (Photo : Trond Larsen / Reuters)

En Alaska et à Hawaï, des parcs au top

Les parcs avec la meilleure qualité sonore (beaucoup de sons naturels, et peu de sons causés par des humains) se trouvaient en Alaska, à Hawaï et dans le nord-ouest du pays. Mais les parcs les plus fréquentés étaient ceux comportant le plus de sons d’origine humaine.

Malgré tout, selon les analyses en laboratoire, « nous avons des preuves qu’écouter des sons naturels et du bruit reste meilleur pour la santé que si vous écoutez seulement du bruit », a expliqué Rachel Buxton.

L’hypothèse du repos psychique

Pourquoi cet effet bénéfique ? Personne ne sait vraiment, mais la chercheuse a son hypothèse : « Du point de vue de l’évolution, un environnement acoustique qui comporte beaucoup de sons naturels est un bon indicateur d’un environnement sûr – ce qui permet un repos psychique. »

➞ Lire aussi : Quelles sont les conséquences du bruit des avions sur notre santé ?

mercredi 24 mars 2021

Le chant du printemps - 21 avril 2017

 



Le chant du printemps
Photo: Hugo Lorini/TC Media

Le signe incontestable de l’arrivée officielle du beau temps est là: les oiseaux migrateurs sont de retour aux abords du fleuve Saint-Laurent. Les berges résonnent déjà du chant des quelque cinquante espèces qui les peuplent et elles atteindront la centaine dans les semaines à venir.

Le pépiement mélodieux des bruants chanteurs et les cris plus stridents des carouges à épaulettes accompagnent dorénavant les promenades de l’ornithologue amateur et Verdunois Jean-Marc Lacoste.

Toute l’année, le retraité arpente les berges, le Parc des Rapides et le Parc Angrignon à la recherche de compagnons ailés, même si c’est parfois un phoque commun qu’il croise, comme ça a été le cas en janvier.

«À chaque fois, c’est une surprise», s’exclame-t-il, donnant au passage quelques explications à un groupe d’enfants de garderie sur le pic mineur qu’ils ont aperçu à travers les branches.

Saison idéale
Le moment de l’année est bien choisi pour observer les oiseaux, les arbres n’étant pas encore trop garnis.

Les couleurs des volatiles sont également plus vives au printemps, période d’accouplement. Les épaulettes écarlates des carouges et les têtes émeraude des canards colverts sont beaucoup plus vibrantes.

Les grands pêcheurs, hérons, bihoreaux et grandes aigrettes sont déjà bien installés au Parc des Rapides et viendront pêcher jusqu’à Verdun et L’Île-des-Sœurs dès que le niveau de l’eau sera  redescendu.

«Au printemps, on croise aussi des oiseaux qui ne sont pas habituellement dans la région, comme les tournepierres à collier que j’ai aperçu il y a deux jours, commente le bioécologiste du Parc des Rapides, Michel Beaulieu. Ils sont tout simplement en route vers leur lieu de nidification, dans la toundra arctique.»

Conservation
D’ici quelques semaines, les Orioles de Baltimore, parulines à queue jaune et viréos mélodieux feront eux aussi leur apparition en même temps que les insectes dont elles se nourrissent.

«Pour faciliter la conservation de ces espèces plus petites, c’est très important de garder de petits arbustes et surtout des haies de cèdre, parce qu’ils font leur nid très bas. Ils préfèrent les haies puisqu’elles leur offrent une protection efficace contre les prédateurs», fait valoir M. Lacoste.

Les sternes pierregarin seront également de retour au mois de mai, la plus grande colonie du Québec se réunissant dans la région. Cet oiseau marin dont la pêche est spectaculaire est considéré comme une espèce menacée depuis 2003, principalement à cause de la destruction de son habitat.

Les sternes font leur nid au sol, sur le roc, dans des espaces sans végétation. Quelques petits îlots du fleuve Saint-Laurent sont donc un lieu parfait pour elles, comme l’Île Mud Pie, à l’ouest de L’Île-des-Sœurs.

«Le problème, c’est qu’il ne faut absolument pas que des kayakistes ou des plaisanciers se rendent sur l’île puisqu’ils risquent d’écraser les œufs ou les poussins», s’inquiète M. Beaulieu.

Pour ne pas nuire à la reproduction de toutes les espèces d’oiseaux en les effrayant ou en détruisant leurs nids, les promeneurs devraient éviter de marcher dans la zone boisée sur la rive du fleuve, celle qui se trouve plus bas que la piste cyclable. Les chiens devraient également toujours être tenus en laisse.





mardi 23 mars 2021

Eau qui coule, chants d'oiseaux... les sons naturels sont bons pour la santé

 



Parmi les sons naturels ayant un impact très positif sur la santé, 
celui de l'eau est le premier, selon une étude.



Passer du temps à écouter une rivière couler ou les oiseaux chanter est très bon pour la santé, selon une étude ayant quantifié les bénéfices des sons naturels, tant sur le moral et les performances cognitives que le stress, ou même la sensibilité à la douleur.

L'étude a été dirigée par Rachel Buxton, biologiste à l'Université Carleton au Canada, et publiée lundi dans la revue scientifique PNAS.

"Nous avons tendance à examiner l'environnement acoustique du point de vue de la pollution sonore et de la façon dont cela dérange la faune et la flore", a expliqué la chercheuse à l'AFP. "Beaucoup d'entre nous, biologistes, sont très intéressés par le contraire: quels sont les bénéfices d'un environnement acoustique naturel?"

Elle et ses collègues ont passé en revue la littérature sur le sujet. Les recherches passées ont en majorité été menées en laboratoire ou en milieu hospitalier, avec des sons diffusés aux volontaires.

Sur 36 études, sept ont examiné les effets sur le rythme cardiaque, la tension artérielle, la douleur ressentie ou encore le stress via les niveaux de cortisol.

Les autres ont mesuré les conséquences sur l'humeur ou les performances cognitives.

En combinant tous les effets positifs sur les groupes exposés à des sons naturels, les chercheurs ont noté une amélioration de 184% sur la santé générale.

Ces sons ont également conduit à une réduction de 28% du niveau de stress et de désagrément.

Parmi les sons ayant le plus gros impact: celui de l'eau, suivi par des chants d'oiseaux, puis d'un mélange des deux.

L'équipe de chercheurs a également analysé des enregistrements sonores dans 68 parcs nationaux américains sur les 15 dernières années, à 221 endroits différents.

Les sons ont été classés: causés par des humains, des animaux, ou par les éléments (vent, pluie, eau...).

Des bruits d'eau et d'oiseaux pouvaient être entendus dans 23% et 42% du temps, respectivement.

Les parcs avec la meilleure qualité sonore (beaucoup de sons naturels, et peu de sons causés par des humains) se trouvaient en Alaska, à Hawaï et dans le nord-ouest du pays.

Mais les parcs les plus fréquentés étaient ceux comportant le plus de sons d'origine humaine.

Malgré tout, selon les analyses en laboratoire, "nous avons des preuves qu'écouter des sons naturels et du bruit reste meilleur pour la santé que si vous écoutez seulement du bruit", a expliqué Rachel Buxton.

Pourquoi cet effet bénéfique? Personne ne sait vraiment, mais la chercheuse a son hypothèse: "Du point de vue de l'évolution, un environnement acoustique qui comporte beaucoup de sons naturels est un bon indicateur d'un environnement sûr -- ce qui permet un repos psychique."