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jeudi 24 juillet 2025

Le Nichoir met en garde Les dangers de l’équipement de pêche pour les oiseaux

 



Par Maxim Ouellet, Journaliste

Le centre de conservation des oiseaux sauvages le Nichoir fait remarquer que l’équipement de pêche abandonné peut non seulement nuire à l’écosystème mais aussi à plusieurs espèces d’oiseaux riverains. 

La biologiste et coordonnatrice du programme d’éducation du Nichoir, Elise Laferrière, explique qu’elle et sa petite équipe sont chaque été confrontées à cinq à dix cas d'oiseaux blessés par hameçon, aux prises avec du fil de pêche ou pire : intoxiqués mortellement par du plomb.


« Dès la fonte des glaces, on commence à voir de l’équipement jonché le bord des lacs et des rivières, il a été laissé là les saisons précédentes », témoigne Elise qui se désole de la situation.

Un véritable problème

Pas plus tard que le mois dernier, un colvert avec un leurre pris dans l’aile leur a été amené par la SPCA. Faute d’avoir l’équipement médical nécessaire pour procéder à la chirurgie, le canard a dû être transféré à un hôpital vétérinaire. « L’opération s'est déroulée comme prévu mais malheureusement, les oiseaux sauvages tolèrent mal l'anesthésie et celui-ci ne s'est jamais réveillé », relate Elise Laferrière.

Pour les biologistes et les bénévoles du Nichoir, il est toujours bien difficile de voir ces oiseaux-là souffrir. S’ils ne sont pas aptes à retourner dans la nature et trop blessés pour être envoyés dans un sanctuaire, les oiseaux lésés sont euthanasiés. 

À moins d'avoir été avalés ou de s’être accrochés dans une articulation importante, il est généralement possible de soutirer les hameçons. Une fois l'opération terminée, on peut espérer un rétablissement complet.

Le problème, c'est « que seul un petit pourcentage d'oiseaux blessés par l’équipement de pêche se rend jusqu'à un organisme comme le nôtre », estime Elise. 

Le Nichoir compte sur la collaboration des citoyens et des municipalités pour mener à bien son entreprise puisqu’il serait impossible de déployer une équipe sur le terrain. « Souvent, les gens nous appellent directement et viennent nous porter l’oiseau, sinon, ils communiquent avec leur municipalité, un vétérinaire ou l’Écomuseum qui, eux, nous passent le message », raconte la biologiste.

Mieux vaut prévenir que guérir.

Afin d’empêcher ce genre d’incidents, le Nichoir encourage les pêcheurs et les personnes voulant faire la différence à adopter les comportements suivants : 

- ramasser le matériel de pêche oublié ou abandonné ; 

- éviter d’utiliser des hameçons de plomb et plutôt opter pour ceux en cuivre ou en acier.

- utiliser des hameçons sans ardillons pour faciliter le retrait de ceux-ci.

Attention, les balades en bateau à moteur peuvent aussi nuire aux oiseaux. En naviguant près des côtes, il faut éviter de créer de trop grosses vagues qui pourraient inonder les nids de certaines espèces nichant près des rivages.

De plus, Elise Laferrière et son équipe incitent les villes à installer des poubelles bien fermées là où on pratique la pêche pour que les pêcheurs puissent disposer facilement de leur matériel désuet et que les oiseaux charognards ne puissent pas fouiller.

Au moment d'écrire ses lignes, 511 patients ailés sont actuellement sous traitement au Nichoir.


Grand Harle dans le Parc des Rapides, LaSalle
Crédit photo: Jean-Marc Lacoste


lundi 7 juillet 2025

La nature en pleine ville à Verdun -





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Par Marco Fortier - Le Devoir 7 juillet 2025 -

Leonel Orozco et son fils, Fabian, vivent à deux pas du fleuve et de son écosystème où évoluent 113 espèces d’oiseaux.

Photo: Adil Boukind Le Devoir Leonel Orozco et son fils, Fabian, vivent à deux pas du fleuve et de son écosystème où évoluent 113 espèces d’oiseaux.

Pourquoi aimez-vous votre quartier ? Qu’est-ce qui contribue à votre qualité de vie ? Le Devoir vous emmène cet été chez nos lecteurs qui ont bien voulu nous faire visiter leur voisinage. Premier arrêt : l’arrondissement de Verdun, à Montréal, où le fleuve et la verdure côtoient la faune urbaine.

« Quand on sort de chez nous par la porte d’en avant, on est en ville, mais par le balcon en arrière, c’est la campagne ! » Leonel Orozco nous reçoit dans son appartement en copropriété situé à deux pas du fleuve, à Verdun. Le père de famille, sa conjointe et leur fils de 14 ans n’ont pas besoin de chalet : ils ont l’impression de vivre en pleine nature, même s’ils habitent à 300 mètres de la très urbaine rue Wellington.

« Dès qu’on a visité le logement, on s’est dit : “Ici, c’est nous” », raconte le Montréalais originaire du Guatemala, attablé dans sa cuisine.


Par la fenêtre, on voit un terrain boisé. Des vélos passent sur la piste cyclable, à quelques mètres du balcon. On entend des oiseaux chanter. L’air du fleuve se fait sentir jusqu’ici. La plage de Verdun se trouve à cinq minutes de marche.

« On a une énorme cour arrière », lance Leonel Orozco en souriant. « C’est tout un écosystème : 113 espèces d’oiseaux ont été répertoriées dans le secteur », renchérit Fabian, l’adolescent de la famille, passionné de la faune ailée.

La famille Orozco a quitté son pays natal pour venir s’établir à Montréal en 2016. Ils ont acheté leur appartement actuel, boulevard LaSalle, il y a trois ans. Ils se sentent chez eux à Montréal malgré le déracinement, la langue — ils parlent un français impeccable — et l’apprentissage des coutumes, de la culture…

Photo: Adil Boukind Le DevoirLeonel Orozco et son fils, Fabian, n’ont pas besoin de chalet: ils ont l’impression de vivre en pleine nature, même s’ils habitent à 300 mètres de la très urbaine rue Wellington.

« Je crois qu’on s’est bien adaptés », résume Leonel Orozco, qui travaille dans le développement de logiciels. Lui et sa famille ont trouvé à Verdun l’endroit idéal pour faire leur nid : à 15 minutes à pied de l’école secondaire Monseigneur-Richard, près de trois stations de métro — et donc du centre-ville —, ainsi que d’une multitude de pistes cyclables et de tous les services, épicerie, pharmacie, soins de santé.

« On n’a pas besoin de voiture », explique Leonel Orozco. La famille se déplace à pied, à vélo ou en transports en commun. Et pour sortir de la ville, ils sont abonnés à Communauto.

Un grand terrain de jeu

Leur coup de cœur, c’est toutefois leur « cour arrière », qui s’étend à perte de vue… Le fleuve, la verdure, le vent. Les oiseaux, surtout. Leonel et Fabian tendent constamment l’oreille en parcourant leur terrain de jeu préféré. Sans même regarder, ils reconnaissent un merle d’Amérique, un cardinal, une mésange à tête noire, puis une autre espèce, et une autre encore…

Quatre minutes après être sortis de chez eux, on se trouve sur un sentier en bordure du fleuve. En cette journée de canicule, le moindre espace près de l’eau est occupé par des Montréalais en quête de fraîcheur. Des gens se trempent les pieds dans l’eau. D’autres prennent une bière frette.

Du reggaeton qui semble tout droit sorti de Porto Rico parvient à nos oreilles avant même qu’on arrive à la plage de Verdun. La bande de sable fin est bondée. Plusieurs centaines de personnes s’agglutinent dans ce vaste espace, qui semble exigu.

 On est chanceux de vivre ici, dans un pays en paix. La vie est belle à Montréal. Mais on doit prendre soin des gens qui ont moins de chance.

mardi 1 juillet 2025

1er juillet 2025 - par Pleine Vie -

 

Oiseaux du jardin : cette erreur fréquente avec les abreuvoirs les tue par milliers dès que la température dépasse les 30 °C

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Sous la chaleur, on croit les aider… Pourtant, un simple abreuvoir mal placé devient un piège redoutable pour les oiseaux du jardin. Entre eau brûlante et infections, voici comment éviter ce drame silencieux.
Quand le thermomètre s'emballe, notre premier réflexe est souvent de tendre la main… ou plutôt l'abreuvoir. Mais derrière ce geste généreux se cache un danger sournois pour les oiseaux. Dès 30 °C, un point d'eau mal placé dans le jardin peut leur être fatal, sans que l'on s'en aperçoive.
Des dizaines de milliers d'oiseaux, notamment les plus fragiles comme les mésanges ou les rouge-gorges, meurent chaque été à cause de cette erreur pourtant répandue. En France, la canicule de 2023 a entraîné une surmortalité de 42 % chez les passereaux urbains, alerte la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). La faute à des abreuvoirs laissés en plein soleil, véritables pièges brûlants ou nids à bactéries.

Pourquoi un abreuvoir peut devenir mortel dès 30 °C

À première vue, rien de plus anodin qu'une coupelle

 d'eau dans le jardin. Pourtant, dès que le soleil tape fort, l'eau y atteint des températures extrêmes. Une étude menée par le Muséum national d'Histoire naturelle et le CNRS révèle que l'eau d'un abreuvoir exposé peut grimper entre 45 et 55 °C en quelques heures, notamment entre 14 h et 17 h. Sur les surfaces sombres en plastique ou en métal, ce chiffre grimpe jusqu'à 58 °C.

À ces températures, l'eau n'est plus seulement imbuvable : elle peut provoquer des brûlures sur les pattes et le bec des oiseaux, dont la peau est particulièrement fine et fragile. C'est un effet de serre miniature qui se met en place, rendant l'abreuvoir aussi dangereux qu'un poêle ardent.

Autre problème insidieux : la prolifération bactérienne. En période de chaleur, les abreuvoirs deviennent des bouillons de culture. En 2021, des analyses du Laboratoire vétérinaire du Rhône ont montré que 65 % des points d'eau de jardin contenaient des germes pathogènes comme Salmonella ou E. coli, mortels pour les oisillons et les espèces affaiblies.

Les espèces les plus menacées par la chaleur et les abreuvoirs mal conçus

Les premières victimes de ces pièges invisibles sont les petits passereaux sédentaires : mésanges bleues, rouge-gorges, moineaux domestiques ou pinsons des arbres. Faibles, mal préparés aux longues distances, ils dépendent des ressources immédiates du jardin. Lorsque l'abreuvoir devient un piège, ils n'ont nulle part où fuir.

Les jeunes oiseaux en plein apprentissage paient également un lourd tribut. Dans l'Hérault, le Centre de soins de la faune sauvage a recensé plus de 600 admissions d'oiseaux déshydratés ou infectés en trois semaines de juillet 2023. Quant aux merles noirs, leurs jeunes imprudents s'approchent facilement des maisons et se brûlent les pattes, parfois sans signes visibles, mais avec des conséquences fatales sous 48 heures.

Les bons gestes pour vraiment aider les oiseaux du jardin

Face à cette menace silencieuse, les associations comme la LPO appellent à la vigilance. Pour transformer votre jardin en véritable refuge, voici les gestes essentiels :

  • Placez systématiquement les abreuvoirs à l'ombre permanente, sous un arbre ou près d'un mur orienté nord.
  • Changez l'eau chaque matin, et encore plus fréquemment lors des journées caniculaires.
  • Privilégiez les contenants en céramique claire ou en terre cuite, qui gardent l'eau fraîche plus longtemps.
  • Nettoyez l'abreuvoir au minimum une fois par semaine avec un mélange d'eau et de vinaigre blanc (1 part de vinaigre pour 10 parts d'eau).
  • Disposez une pierre plate ou un galet dans le récipient pour éviter les noyades accidentelles.
  • Un simple point d'eau bien pensé peut sauver jusqu'à 30 oiseaux différents lors d'une journée de canicule en zone urbaine, selon les estimations de la LPO. Un geste simple, discret, mais qui change tout pour nos alliés à plumes.