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lundi 24 octobre 2022

Au grand dam (2016) de Jacques Bilodeau et Claude Cormier et associés

 

 ( Jérome Delgado, 24 octobre 2020 - Le Devoir )

Elle a de la classe, du rythme et, malgré un apparent minimalisme, un potentiel narratif prompt à nous envoyer ailleurs. Sur l’eau, pour être précis. Sa succession de marbres blancs, couchés ou debout, fait d’Au grand dam un rendez-vous nécessaire en temps de confinement. Contemplative et participative, elle stimule autant l’imaginaire que le corps.

Par un jeu de verticales et d’horizontales digne du mouvement des vagues, l’œuvre résonne avec le parc des Rapides de l’arrondissement de LaSalle, où elle est située (près de la rue Lacharité). Or, l’ensemble de Jacques Bilodeau, réalisé avec une firme d’architectes paysagistes, fait plus qu’indiquer le Saint-Laurent, juste devant lui.

Photo: Valérian Mazataud Le Devoir«Au grand dam» (2016) de Jacques Bilodeau et Claude Cormier et associés

Ses lignes obliques, plutôt que simples verticales, tanguent. Elles poussent, comme un courant. Le déplacement n’est pas qu’illusion. Monter sur le marbre, parce qu’on peut y monter, impose marche, grands pas, sauts. Si de loin Au grand dam peut simuler la violence — le marbre semble s’extirper du sol avec fougue —, de près, ce sont la douceur du matériau et le bonheur de l’expérimentation qui dominent.

samedi 15 octobre 2022

Stress, angoisse : le chant des oiseaux réduit l'anxiété par Rafaël Andraud

 Retransmission Jean-Marc Lacoste

Publié le 14 octobre 2022, par pourquoi docteur 

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/40955-Stress-angoisse-chant-oiseaux-reduit-l-anxiete

Selon une nouvelle étude allemande, écouter le chant des oiseaux améliore la santé mentale en réduisant l'anxiété et les états paranoïaques, tandis que le bruit de la circulation aggrave généralement les états dépressifs.



 

Les gazouillis des oiseaux ne servent pas qu'à annoncer l’arrivée de l’aube ou participer à une ambiance champêtre. Des chercheurs de l'Institut Max Planck de développement humain à l'université Hambourg-Eppendorf (UKE) ont découvert que le chant des oiseaux réduit l'anxiété, la paranoïa et les pensées irrationnelles. Leurs conclusions sont publiées dans la revue Scientific Reports.

Dans l'étude, les chercheurs ont examiné comment le bruit de la circulation et le chant des oiseaux affectent l'humeur, la paranoïa et le fonctionnement cognitif en réalisant une expérience en ligne avec 295 participants répartis de façon aléatoire. Les volontaires ont écouté six minutes de bruit de trafic ou de chants d'oiseaux différents. Avant et après avoir entendu les extraits sonores, les participants ont rempli des questionnaires évaluant leur santé mentale et ont effectué des tests cognitifs.

Le chant des oiseaux soulage les états paranoïaques

L'influence positive du chant des oiseaux sur l'humeur est déjà connue, mais à la connaissance des auteurs, cette étude est la première à révéler un effet sur les états paranoïaques. L’effet restait le même, peu importe si les chants provenaient d’une ou plusieurs espèces d'oiseaux différentes. Les chercheurs ont également constaté que ni le chant des oiseaux ni le bruit du trafic n'influençaient les performances cognitives. Le chant des oiseaux ne semble pas avoir d'influence sur les états dépressifs dans cette expérience. Cependant, le bruit de la circulation aggravait généralement les états dépressifs, surtout si le clip audio impliquait de nombreux types de bruits de la circulation différents.

Selon les chercheurs, ces effets s’expliquent par le fait que le chant des oiseaux est l'indication d'un environnement naturel intact, détournant l'attention des facteurs de stress qui signalent plutôt une menace comme les bruits de circulation. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent des pistes intéressantes pour de nouvelles recherches et applications pour les patients souffrant de troubles anxieux ou de paranoïa diagnostiqués.

Le gazouillis des oiseaux pourrait aussi aider à prévenir les troubles mentaux

"Tout le monde a certaines dispositions psychologiques. Les personnes en bonne santé peuvent également éprouver des pensées anxieuses ou des perceptions paranoïaques temporaires. Les questionnaires nous permettent d'identifier les tendances des personnes sans qu'elles aient un diagnostic de dépression, d'anxiété et de paranoïa et d'étudier l'effet des sons d'oiseaux ou de trafic sur ces tendances", explique dans un communiqué l’un des auteurs, Emil Stobbe, chercheur à l'Institut Max Planck de développement humain.

"Le chant des oiseaux pourrait également être appliqué pour prévenir les troubles mentaux. L'écoute d'un CD audio serait une intervention simple et facilement accessible", ajoute-t-il. "Mais si nous pouvions déjà montrer de tels effets dans une expérience en ligne réalisée sur des participants via un ordinateur, nous pouvons supposer que ceux-ci sont encore plus forts à l'extérieur dans la nature", poursuit le chercheur.

De précédentes études avaient déjà montré que sentir les odeurs de la nature améliorait la santé mentale et que passer du temps dans la nature nous était bénéfique. Cette nouvelle étude démontre une nouvelle fois, les nombreux bienfaits pour la santé et le bien-être apportés par l’environnement naturel, cette fois grâce au son du gazouillis des oiseaux.

L'ESSENTIEL
  • Une précédente étude avait montré que prendre le temps d’écouter les sons naturels comme le bruit de l’eau qui coule ou le chant des oiseaux améliore le moral, les performances cognitives et réduit le stress.
  • En combinant les différents effets positifs des sons naturels, les chercheurs avait noté une amélioration de 184 % sur la santé générale.
  • Cette nouvelle étude montre une fois de plus les effets positifs de l'écoute du chant des oiseaux sur la santé mentale et le bien-être.

jeudi 6 octobre 2022

Mission : sauver le petit blongios des roseaux envahissants à L’Île-des-Soeurs ..... Radio-Canada

 



Nature-Action Québec restaure l'habitat de ce petit oiseau au lac des Battures, dans Verdun.

Un oiseau à travers des quenouilles.

Le petit blongios est le plus petit membre de la famille des hérons, et on le trouve au Québec dans les zones marécageuses.

PHOTO : (STEVE ARENA/NATURE CONSERVANCY OF CANADA) / STEVE ARENA

Radio-Canada

Une équipe de Nature-Action Québec a entrepris de restaurer l'habitat d'un oiseau menacé d'extinction, le petit blongios, en extirpant les roseaux qui ont envahi un petit lac sur L'Île-des-Sœurs. Et ça marche!

Depuis 2019, Vincent Auclair et son équipe arrachent, à la main, quantité de roseaux (appelés phragmites), une espèce envahissante qui atteint environ cinq mètres de hauteur et qui s'approprie l'espace et les nutriments autrefois réservés à la quenouille indigène.

Avec ce projet mené sur les rives du lac des Battures, Nature-Action Québec se porte au secours du petit blongios, un oiseau rare des marais pour qui la quenouille est l'habitat principal. Le pari est qu'en restaurant cet espace vert marécageux, la quenouille y croîtra de nouveau et permettra au petit oiseau de s'y épanouir et de s'y reproduire.

C'est prometteur : les travaux en sont à leur troisième et dernière phase, et Vincent Auclair affirme que, depuis le commencement de ceux-ci, les membres de son équipe ont pu apercevoir le petit blongios.

Trois personnes travaillent dans des herbes hautes.

Une équipe de Nature-Action Québec s'affaire à arracher des roseaux envahissants qui perturbent l'habitat du petit blongios, un oiseau de la famille des hérons, au lac des Battures à L'Île-des-Soeurs.

PHOTO : CBC

Plus petit membre de la famille des hérons, l'oiseau mesure environ 30 centimètres de longueur, arbore un plumage vert et brun, et préfère nettement vivre dans les marais de quenouilles, où il niche et se nourrit de grenouilles, de petits poissons et d'insectes aquatiques.

En 2009, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a inscrit le petit blongios au rang des espèces menacées. Il l'est également en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Cela ne signifie pas qu'il soit en voie de disparition, mais il pourrait l'être si l'on n'intervenait pas pour protéger son habitat, selon le COSEPAC.

200 espèces d'oiseaux

Les efforts de Nature-Action Québec pour protéger l'environnement du lac des Battures remontent à 2008, lorsque l'arrondissement de Verdun a mandaté l'organisme à but non lucratif pour maintenir, développer et superviser cet écosystème, tout en sensibilisant les visiteurs à cet environnement.

Au total, c'est le bien-être de quelque 200 espèces d'oiseaux qui est visé par ces travaux, qui ne consistent pas uniquement à arracher des roseaux.

Depuis une semaine, nous plantons des plantes aussi, affirme Catherine de Varennes de Nature-Action Québec. Travailler dehors est plaisant, dit-elle. Sauf que c'est fatigant par moments, et c'est long... Mais c'est pour une bonne cause!

Une femme travaille sur les bords d'un lac au milieu des hautes herbes.

Catherine de Varennes de Nature-Action Québec sur les bords du lac des Battures à L'Île-des-Soeurs. Bien que son travail soit exigeant, dit-elle, elle a le sentiment de se consacrer à une bonne cause.

PHOTO : CBC

Des nattes brunes en fibres de coco sont étalées à quelques endroits pour freiner la croissance agressive des roseaux. Et, à travers ces nattes, nous plantons quelques arbres et arbustes, précise Vincent Auclair.

L'équipe a aussi installé des îles flottantes naturelles sur le lac, et la faune en fait bon usage.

Traduction d'un texte de CBC


vendredi 2 septembre 2022

Les oiseaux les plus fascinants seront les premiers à s'éteindre - La Presse 24 juillet 2022 - Marion Renault - New York Times



Alors que la population de nombreux oiseaux de proie augmente, celle de la Crécerelle d'Amérique sort du lot et affiche une baisse à long terme à l'échelle nationale au Canada.



Paruline orangée :
En voie de disparition "Le terme « en voie de disparition » signifie que cette espèce vit à l’état sauvage en Ontario, mais risque de disparaître de façon imminente."

Héritage Laurentien a été mandaté par Environnement Canada pour réaliser un projet de protection et de recensement des colonies de sternes pierregarins situées sur les petites îles rocheuses, au large des arrondissements de Verdun et Lasalle. Plusieurs perturbations anthropiques et naturelles nuisent au succès de reproduction des sternes nichant sur les îles en question. "


Le Martinet ramoneur est maintenant désigné menacé. Selon le Relevé des oiseaux nicheurs, entre 1970 et 2019, la population canadienne du Martinet ramoneur a chuté de 88 %. Au Québec, il ne resterait guère plus que quelques milliers de couples nicheurs.  
Un dortoir de Martinets ramoneurs, soit la cheminée de l'école Notre-Dame-de-la-Paix à Verdun a été détruit !

Une espèce en péril

Autrefois nombreuses, les populations d’Hirondelles noires ont diminué de façon inquiétante dans l’est de l’Amérique du Nord. Selon le Relevé des oiseaux nicheurs, sa population au Québec a chuté de 99 % entre 1970 et 2019.

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La crise de la biodiversité touchera plus directement les membres distinctifs de la famille aviaire. 

Préparez-vous à un monde qui « est vraiment simple, brun et ennuyeux ».

L’ibis géant mérite bien son nom.

Les adultes du plus grand oiseau de la famille des ibis peuvent atteindre une longueur de près de 1,5 m, peser plus de 3 kg et être dotés d’un bec de 10 cm qui rappelle le masque d’un médecin de la peste vénitienne.

L’espèce est également en danger critique d’extinction depuis 1994, poussée au bord de l’extinction par la chasse, la perturbation de son habitat et la déforestation. Aujourd’hui, il reste moins de 200 membres matures de l’espèce dans son aire de répartition d’origine en Asie du Sud-Est, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Selon une étude publiée jeudi dans la revue Current Biology, l’ibis géant ainsi que d’autres espèces d’oiseaux au physique particulier, de forme caractéristique ou de grande taille sont plus susceptibles de disparaître dans le cadre de la crise actuelle de la biodiversité. Cela s’explique par le fait que les activités humaines menacent ou ont détruit les habitats restreints dans lesquels ils ont évolué.

Selon l’étude, le risque d’extinction n’est pas réparti de manière aléatoire ou égale dans l’arbre de vie aviaire. Au contraire, des oiseaux comme le calao des Sulu (avec son bec d’onyx énorme et creux), le cormoran des Chatham (qui ressemble à un pingouin avec un éclat métallique), le héron impérial de 1,20 m de haut ou le hibou petit-duc scieur de 17,5 cm de haut et endémique aux Seychelles sont plus susceptibles de disparaître définitivement de la Terre.

« La crise d’extinction mondiale ne signifie pas que nous ne perdons que des espèces », explique Emma Hughes, écologiste à l’Université de Sheffield, en Angleterre, et coauteure de l’étude.

Cela ne signifie pas non plus que nous ne perdons que les oiseaux les plus attrayants.

« Nous allons assister à une perte majeure de stratégies et de fonctions vitales », ajoute-t-elle, en faisant référence aux adaptations qui sont à l’origine des caractéristiques inhabituelles de nombreux oiseaux.

Pour cette étude, Emma Hughes et ses collègues ont examiné un ensemble de caractéristiques physiques – taille du corps, dimension et forme du bec, longueur des pattes et des ailes – de 8455 espèces aviaires figurant dans les collections des musées d’histoire naturelle. Ils ont également examiné la diversité phylogénétique, une mesure qui reflète les différences évolutives entre les espèces et qui peut saisir des caractéristiques telles que le chant des oiseaux, les propensions migratoires et les styles de recherche de nourriture et d’alimentation.

Ils ont ensuite éliminé séquentiellement des espèces, en commençant par les plus menacées avant de passer aux moins menacées, et ont mesuré l’impact sur la diversité anatomique et phylogénétique au fur et à mesure. Ils ont constaté qu’à force d’éliminer les espèces menacées, les oiseaux restants se ressemblaient de plus en plus, ce qui a entraîné une réduction écologique dans la plupart des biomes et la moitié des régions écologiques, mais surtout en Asie de l’Est et dans l’Himalaya.

Selon Eliot Miller, chercheur et responsable des collections au Cornell Lab of Ornithology, qui n’a pas participé à la rédaction de l’article, l’étude jette un nouveau regard sur les prévisions scientifiques concernant les pertes aviaires majeures.

« Ce dont nous parlons ici est observable. C’est en train de se produire. Il ne s’agit pas simplement d’espèces qui disparaissent au hasard. Il y a une certaine prévisibilité. C’est important, même si c’est un peu décevant. »

— Eliot Miller, chercheur et responsable des collections au Cornell Lab of Ornithology

LES PLUS GRANDS ET LES PLUS PETITS D’ABORD

L’article montre que les espèces les plus menacées sont aussi les plus distinctes génétiquement, comme l’ibis géant ou l’outarde du Bengale, l’outarde la plus rare du monde, dont il ne reste que quelques centaines d’individus dans une bande étroite s’étendant sur le Cambodge, l’Inde et le Népal. L’étude suggère également que les oiseaux situés aux deux extrêmes du spectre des tailles – de l’érione turquoise, un colibri de 10 cm de long, au perroquet kakapo, dont la taille peut égaler celle d’un sac à dos – sont davantage menacés d’extinction.

« Nous perdons les espèces les plus grandes et les plus petites », affirme Mme Hughes.

Cette perte de diversité morphologique est étroitement liée à une perte des rôles écologiques que chaque espèce joue dans l’habitat qu’elle occupe, explique l’écologiste.

Après tout, l’apparence d’un oiseau est souvent liée à son mode de survie ; les colibris utilisent des becs longs et fins pour siroter délicatement le nectar, tandis que le bec en forme de poche du pélican lui permet de capturer des proies aquatiques et de les engloutir entièrement.

Et les oiseaux ne se contentent pas de voler dans le vide. Ils pollinisent les plantes, répandent les graines, luttent contre les parasites, régénèrent les forêts et sculptent, creusent ou construisent des maisons pour de nombreux autres organismes. Lorsqu’une espèce aviaire distinctive disparaît, le trou qu’elle laisse dans son habitat peut avoir une incidence importante, voire être impossible à combler.

« L’écosystème s’effiloche », résume M. Miller.

Le nouvel article, par exemple, révèle que les vautours sont menacés de manière disproportionnée malgré leur rôle écologique précis. En tant que charognards, les vautours aident à éliminer les carcasses en décomposition qui, autrement, transmettraient des maladies infectieuses ou nourriraient des charognards plus petits comme les rats et les chiens qui, à leur tour, peuvent transmettre la rage et la peste bubonique aux humains.

« Il y a certaines choses que les oiseaux font dans les écosystèmes qui sont importantes pour nous. Nous sommes potentiellement en train de perdre des espèces qui pourraient être bénéfiques à l’humanité. »

— Emma Hughes, écologiste à l’Université de Sheffield et coauteure de l’étude

L’étude montre également que les habitants à plumes de la planète sont de plus en plus homogènes.

Déjà, dans le monde des oiseaux, « presque tout est vraiment simple, brun et ennuyeux », décrit M. Miller.

La crise actuelle ne va pas seulement nous coûter un certain nombre d’espèces, mais aussi appauvrir la biodiversité qui nous reste, dit-il, ajoutant : « Cela montre que nous rendons en quelque sorte le monde moins riche par nos actions. »

Cet article a d’abord été publié dans le New York Times.

mercredi 13 juillet 2022

Verdun devrait s'assurer de la protection des Sternes pierregains

Des initiatives pour protéger la sterne dans Verdun

" Plusieurs perturbations anthropiques et naturelles nuisent au succès de reproduction des sternes nichant sur les îles en question. Ces perturbations incluent les kayakistes, les motomarines et les autres embarcations qui s’aventurent trop près des îles où nidifient les sternes. Certains usagers vont même jusqu’à délibérément s’approcher des nids et des poussins. " WWF


Extrait audio Radio-Canada
Reportage d'Alexandre Touchette



Poussin de sterne pierregarin dans son nid minimaliste juste après son éclosion
Poussin de sterne pierregarin qui vient d'éclore sur la colonie de l'îlot Mud Pie à MontréalPHOTO : Radio-Canada / Alexandre Touchette
Les années lumière sur ICI Première.
Les années lumièrePublié le 3 juillet 2020

Ses cris stridents sont associés aux vacances à la mer et son vol gracieux lui a valu le surnom d'« hirondelle de mer ». La sterne pierregarin est un oiseau de rivage qui n'est pas officiellement menacé, mais qui a tout de même de plus en plus de difficulté à trouver des habitats adéquats pour se reproduire. Alexandre Touchette nous présente cette semaine deux projets liés à la préservation de l'habitat de cet oiseau côtier.

Les sternes pierregarin viennent se reproduire en Amérique du Nord l’été, après avoir passé l’hiver dans le golfe du Mexique et sur les côtes de l’Amérique centrale. Elles nichent en colonie et ont besoin d’îlots rocheux dénués de végétation pour se mettre à l'abri de leurs prédateurs. Il ne reste que quelques sites adéquats dans la région de Montréal, dont l'îlot Mud Pie, situé juste au sud de l’île des Sœurs, dans le fleuve Saint-Laurent.

Depuis une vingtaine d’années, les biologistes de l’organisme Héritage Laurentien installent, au début de l'été, un dispositif fait de cordes et de rubans de couleur pour empêcher les goélands de nicher sur l’îlot Mud Pie. Lorsque les sternes arrivent de leur migration, une partie des cordes sont enlevées, et des visites sont effectuées chaque semaine pour éliminer les nids de goélands. Sans cette intervention, les oisillons goélands qui naissent plus tôt et sont plus gros goberaient les bébés sternes dès leur éclosion.

Dans le lac Ontario, un autre projet semblable est mené sur le Leslie Street Spit, une pointe de terre qui a été aménagée à partir des années 1960 pour servir de brise-lames au port de Toronto. Les gestionnaires du parc Tommy Thompson ont créé des radeaux de bois recouverts de gravier pour compenser la perte d’habitat des sternes. Les structures flottantes ont été adoptées par ces oiseaux, qui y établissent des colonies chaque année.