lundi 21 mars 2022

Refuge d’oiseaux migrateurs de l’île aux Hérons LaSalle, Québec ( ZICO )

 


Description du site
Le site est situé dans la section des rapides de Lachine, à l'intérieur du fleuve Saint-Laurent, au sud de la ville de LaSalle. Il comprend les îles au Diable, aux Chèvres, à Boquet, aux Hérons, Les Sept Soeurs ainsi que plusieurs îlots sans nom. Le site englobe également les eaux entourant les îles, une partie de la péninsule de Boquet, un barrage ainsi que l'île Rock (ou île aux Sternes) qui se trouve tout juste à l'extérieur des limites du refuge d'oiseaux migrateurs.

La végétation aquatique autour des îles se compose de myriophylles à épi, d'alismes plantain-d'eau, de potamots pectinés, de vallisnéries d'Amérique, d'hétéranthères litigieuses, de nymphées tubéreuses ou nénuphars blancs, de dentaires géantes et de scutellaires minimes. Sur les îles, le millepertuis pyramidal, le cornouiller et le sumac vinaigrier comptent parmi les plantes herbacées les plus communes. Le tilleul d'Amérique, l'orme d'Amérique et l'orme rouge sont, quant à eux, des espèces d'arbres typiques.

Les îles sont basses et ont un relief peu prononcé. Leur sol est composé de minces couches de dépôts morainiques couverts de dépôts alluviaux et comprend quelques affleurements rocheux. Le lit des cours d'eau est constitué de pierres et de graviers. Cette section du fleuve est peu profonde, à l'exception des deux dépressions de 13,5 m qui se trouvent près de l'île aux Hérons. Les eaux du site demeurent libres de glaces durant la plus grande partie de l'hiver.

Le site héberge 13 espèces de plantes menacées ou vulnérables au niveau provincial, dont la claytonie de Virginie, la floerkée fausse-proserpinie, le micocoulier occidental et le staphylier à trois folioles.

Oiseaux
Le site abrite un nombre significatif au niveau national de Bihoreaux gris, de Grandes Aigrettes et de Grands Hérons nicheurs. On y a ainsi établi qu'en moyenne 420 Bihoreaux gris nichaient à cet endroit chaque année (moyenne établie à partir des quatre recensements qui ont été effectués entre 1993 et 1999), un chiffre qui correspond probablement à plus de 10 % de la population canadienne pour cette espèce. On y a aussi rapporté 2 couples de Grandes Aigrettes en 1998, ce qui équivaut à 1 % de la population canadienne pour cette espèce. Quant à la colonie de Grands Hérons, elle s'est avérée beaucoup plus importante dans les années 90 qu'elle ne l'a été dans les années 70 et 80. La taille moyenne de cette colonie a été calculée à 338 nids à partir des données des cinq dernières années. Le plus grand décompte, qui a été effectué en 1999, rapportait 455 nids. Ces données représentent environ 1 % de la population canadienne de cette espèce (s.e. herodia), ce qui rencontre le seuil qui a été établi pour la catégorie des espèces grégaires au niveau national pour le programme des ZICO.

L'île aux Sternes accueille également un petit nombre de Sternes pierregarins et de Goélands à bec cerclé. Il est à noter que la sterne a réussi à nicher à cet endroit avec succès, mais pourrait être dérangée par l'arrivée des Goélands à bec cerclé provenant des îles de la Couvée. Entre 1982 et 1986, il a été observé qu'un ou deux couples de Mouettes pygmées avaient tenté de nicher à cet endroit, mais sans succès. Cet échec pourrait être expliqué par le fait que le secteur connaît des variations subites du niveau de l'eau.

Au cours de la migration automnale, le site héberge aussi régulièrement plusieurs espèces de sauvagine, dont le Garrot à oeil d'or, le Canard noir, le Canard colvert et la Sarcelle d'hiver. Il arrive aussi parfois qu'un petit nombre de Grèbes esclavons utilisent le secteur. Au printemps de 1977, jusqu'à 40 Garrots d'Islande ont aussi été aperçus à ce site, un chiffre qui dépasse le seuil continental qui a été établi pour cette espèce, mais des groupes de cette taille sont généralement inhabituels. Au cours de l'hiver, le site est également fréquenté par un bon nombre de Harles huppés comme le démontrent les 1500 individus qui ont été recensés en 1996. Les Canards colvert, d'Amérique, chipeau et noir nichent également à cet endroit.

Enjeux de conservation
Les activités nautiques effectuées dans le secteur peuvent jouer un rôle en ce qui concerne le dérangement des oiseaux et l'érosion des rives. Les personnes qui visitent les héronnières et les forts bruits provenant des secteurs urbains des environs peuvent également être responsables des fatalités qui surviennent chez les jeunes hérons. La compétition apportée par les plantes non indigènes s'avère aussi un problème à cet endroit.

Le site a reçu le statut de Refuge d'oiseaux migrateurs en 1937 afin d'assurer la protection de la colonie de Grands Hérons. Il fait également partie d'une Zone d'intervention prioritaire et a été classé comme une zone sensible pour les oiseaux migrateurs. Il figure également parmi les sites potentiels pour devenir une Réserve écologique.

Habitat du Poisson
Une variété de poissons dulcicoles et diadromes cohabitent dans les différents habitats de cette ZICO. On peut trouver entre 70 et 80 espèces au total (incluant les mentions historiques) dans le secteur. Plusieurs espèces, telles le grand brochet, la perchaude et la carpe fréquentent les herbiers aquatiques et les zones inondables pour la fraie, l'alevinage et l'alimentation. D'autres, comme le doré jaune, l'espèce d'eau douce ayant la plus grande importance économique au Canada, préfèrent plutôt frayer en eaux vives. Une particularité de ce secteur est la présence de salmonidés (truites brunes et arc-en-ciel, et saumons) introduits pour la pêche sportive. Les saumons sont introduits dans les Grands Lacs et quelques-uns dérivent jusqu'au fleuve où ils sont parfois capturés par des pêcheurs sportifs. Il y a également de petits ensemencements de truites brunes et arc-en-ciel dans les zones de courant (dans le fleuve) pour la pêche sportive.

Plusieurs pressions menacent la disponibilité des habitats du poisson : la création de remblais, l'artificialisation des rives, l'expansion résidentielle, commerciale et industrielle ainsi que le développement du réseau routier, tandis que les rejets agricoles, industriels et urbains détériorent la qualité de l'eau. Le dard de sable, entre autres, est très vulnérable à la pollution et figure maintenant sur la liste des espèces menacées. Parmi les autres espèces en péril fréquentant le site, on trouve l'esturgeon jaune, le fouille-roche gris, le méné d'herbe, l'anguille d'Amérique et des mentions historiques de chevalier cuivré, un poisson endémique du Canada désigné en voie de disparition. De plus, la présence d'espèces envahissantes, comme le gobie à taches noires, met en danger la dynamique naturelle des écosystèmes et la régulation du niveau de l'eau à partir des Grands Lacs présente des risques pour les habitats de reproduction de certaines espèces.

Principales espèces présentes :
Achigan à petite bouche
Alose savoureuse
Anguille d'Amérique
Carpe
Chevalier cuivré
Dard de sable
Doré jaune
Esturgeon jaune
Fouille-roche gris
Grand Brochet
Maskinongé
Méné d'herbe
Perchaude
Truite brune
Truite arc-en-ciel
Saumon
Flore
Le secteur est caractérisé par des eaux claires et alcalines ayant un débit lent. Ceci favorise le développement d'herbiers aquatiques qui peuvent couvrir jusqu'à 50 % des plans d'eaux. Les herbiers submergés sont dominés par la vallisnérie américaine et le myriophylle à épi, tandis que les marais émergents sont peuplés par les scirpes, les sagittaires et les quenouilles. Plusieurs espèces de canards s'alimentent dans ces milieux, dont les fuligules qui affectionnent particulièrement la vallisnérie américaine.

L'érosion des berges, que ce soit en raison des facteurs naturels (vents, cycles de gel et de dégel, absence de glace pour protéger les berges au printemps) ou humains (vagues provoquées par le passage des navires), menace les habitats riverains. Les variations du niveau d'eau dans le corridor fluvial influencent l'écologie des espèces végétales et animales qui y vivent. Une diminution importante et prolongée des périodes d'immersion des berges pourrait avoir des conséquences sur la flore en favorisant la croissance d'espèces végétales plus terrestres, à caractère arbustif et même arborescent. En outre, la propagation d'espèces envahissantes exerce des pressions considérables sur la flore indigène de ces habitats.

Principales espèces présentes :
Myriophylle à épi – espèce envahissante
Quenouille à feuille étroites
Quenouille à feuilles larges
Sagittaire dressée
Sagittaire latifoliée
Scirpe d'Amérique
Scirpe des étangs
Vallisnérie américaine

 

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