lundi 21 mars 2022

Partie de chasse au renard à Verdun vers 1870

 

LA MAISON NIVARD-DE SAINT-DIZIER AU TEMPS DE JOHN CRAWFORD,

HAUT LIEU DE CHASSE À COURRE



D’après les archives du Montreal Hunt Club, « un nombre important

de chasses [prennent] naissance » sur le fief de Verdun dans les années

1870 et 1880. Les programmes de 1884 à 1889 rendent compte

d’une trentaine de parties de chasse tenues de la mi-septembre à

la fin novembre; Crawford reçoit notamment systématiquement

les membres du groupe un samedi de la deuxième moitié de septembre

pour une partie de chasse à 11 h précédée d’un déjeuner

vers 10 h. On voit sur cette gravure de nombreux cavaliers vraisemblablement

réunis devant la demeure cossue de Crawford, qui se

situait où se trouve aujourd’hui l’intersection des rues Crawford et

David (« The Meet of the Montreal Fox-Hounds, at “Verdun”, Lower

Lachine Road », Canadian Illustrated News, 5 novembre 1870, p. 300-

301).

=================================================================

" Le promeneur qui longe le fleuve Saint-Laurent à

Verdun en suivant le boulevard LaSalle découvre

une maison qui détonne singulièrement parmi ses

voisines. Alors que la construction de la plupart des

demeures des environs date du XXe siècle – parfois

de sa seconde moitié –, l’érection de celle-ci remonte

à 1710, ce qui en fait l’un des plus vieux bâtiments

de l’île de Montréal. Après avoir abrité pendant

plus d’un siècle des métayers engagés par les

propriétaires successifs pour exploiter le fief de Verdun

dans lequel elle se situe, cette maison devient

au milieu du XIXe siècle un haut lieu de chasse à

courre sous l’impulsion du financier John Crawford.

Né le 25 février 1814 dans une petite ville d’Irlande

nommée Banbridge, Crawford grandit

dans une famille ayant fait fortune dans l’industrie

du lin. En 1827, son père, Walter Crawford,

met en vente ses propriétés en vue d’émigrer au

Canada. Y est-il parvenu? Plusieurs membres de

la famille ont-ils été de la traversée? Les sources

consultées demeurent hélas muettes sur le sujet

et ne font état que de l’arrivée de John en 1829 à

l’âge de quatorze ans. Après avoir oeuvré comme

teneur de livres au sein de la firme Jones, Murray &

Company de Québec, Crawford migre vers Montréal,

où il poursuit sa carrière dans la plus grosse

maison d’importation de l’endroit, la société

Gillespie, Moffatt & Company. Rapidement, il se

lie avec les familles les plus aisées de l’île, comme

en témoigne son mariage le 28 septembre 1837

avec Mary Ann Elizabeth Molson, nièce de l’honorable

John Molson. Quelques décennies après

son arrivée, c’est désormais un actionnaire important

de la Banque de Montréal et de quelques

autres institutions financières. Désireux de jouir

d’un endroit en périphérie de la ville pour mener

une vie de châtelain, Crawford fait l’acquisition

de l’ancien fief de Verdun le 9 décembre 1842.

Il s’y fait construire une imposante demeure de

style victorien, la « Verdun House », et change la

vocation de la Maison Nivard-De Saint-Dizier. À

compter de ce moment, elle servira de camp de

chasse pour le maître des lieux et ses invités.

L’intérêt de Crawford pour la chasse ne l’amène

pas qu’à s’y adonner plusieurs fois par semaine

dans ses belles années : il le pousse aussi à s’engager

activement au sein du Montreal Fox Hounds,

club très en vue regroupant depuis 1826 les amateurs

de chasse à courre de la région de Montréal.

Après de belles années au lendemain des rébellions

de 1837 et 1838 (ces dernières ayant amené

dans la colonie plusieurs militaires friands de

chasse au renard), le Montreal Fox Hounds peine

à attirer autant de membres qu’il le souhaiterait

et à maintenir ses finances à flot vers le milieu des

années 1860. Il faut dire que le retrait progressif" CAP-AUX-DIAMANTS | N0 142 | ÉTÉ 2020


============================================================


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire