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jeudi 27 février 2025

Le bonheur est souvent si proche, si simple

 


Le temps d’une soirée, nous avions tous décidé de prendre congé du monde extérieur.


Le bonheur est souvent si proche, si simple


Samedi dernier, j’ai assisté à un mariage. 

De vieux amis mariaient leur fils.

Je ne les avais pas vus depuis longtemps.

Quand les enfants se lancent dans le sport de compétition, vos fins de semaine y passent.

Je revoyais le marié quand il était un petit garçon jouant avec mon fils du même âge au bord de l’océan.

Âme

Ce furent des noces magnifiques, chaleureuses, très émouvantes. La mariée était spectaculaire.

J’écoutais les garçons d’honneur, tous dans la mi-vingtaine, parler de leurs rêves, de leurs projets.

Des bébés arriveraient sans doute bientôt, porteurs de toute la promesse du monde.

Nous, parents et grands-parents, les cheveux blanchis par les années plus que par la neige, évoquions comment les enfants avaient grandi vite, comment le temps avait filé.

On se remémorait les joies, les peines, l’angoisse quand la maladie frappait nos enfants.

Le temps d’une soirée, nous avions tous décidé de prendre congé du monde extérieur.

Nous n’étions pas naïfs.

Nous savions que le malheur peut frapper à tout moment, qu’il va forcément frapper un jour.

Nous savions que le mal rôde, qu’il peut mordre sans prévenir comme un chien enragé.

Nous savions qu’il y a des problèmes sans solutions et des questions sans réponses.

Mais nous savions aussi qu’il n’est pas nécessaire de toujours tout analyser, encore moins de tout gratter jusqu’au plus creux de l’âme.

Je regardais ces jeunes remplis d’idéalisme, ces gens âgés devenus sages, réconciliés avec la vie, et un souvenir m’est revenu en tête.

Fanny et Alexandre (1982), le dernier film d’Ingmar Bergman, son testament, raconte la vie d’une famille bourgeoise dans la Suède du début du XXe siècle, vue à travers les yeux d’un jeune garçon et de sa sœur.

Bergman y résume ce qu’il a retenu de toute une vie passée à fouiller l’âme humaine à travers l’étude de la famille et du couple.

À la fin du film, à l’occasion d’un baptême, le patriarche de la famille Ekdahl improvise un court discours.

Apprenons, dit-il, à aimer, sans en avoir honte, ce qu’il appelle «le petit monde».

Le «petit monde» n’a rien à voir avec la classe sociale des personnes.

Aimer le «petit monde», c’est aimer un bon repas, un bon vin, de la bonne compagnie, une maison accueillante, des rires, le partage de souvenirs amusants.

Le «petit monde», ce sont les joies simples, proches de nous, si proches qu’on les perd parfois de vue, et dont on ne réalise l’importance que si on en est privés.

Fou

On peut s’en moquer, mais ce serait une erreur.

On sait qu’il y a un monde extérieur qui ne nous fera pas de cadeaux. Mais on le range momentanément dans un tiroir mental.

Une ruse? Un subterfuge? Bien sûr, dit Bergman, mais enlevez cela à l’être humain et il deviendra fou.

Et pour profiter du «petit monde», il faut cultiver la capacité à aimer, à être généreux, à désirer peu et à accepter beaucoup.




samedi 22 février 2025

Le cardinal rouge a choisi le Québec comme terre d’accueil

 

Photo : Jean-Marc Lacoste



"Le cardinal rouge mâle s’est particulièrement bien adapté au Québec malgré des temps difficiles pour la plupart des espèces. En mortaise, la chercheuse universitaire Anne-Marie Cousineau avec un de ses oiseaux."

"La population de cardinaux, cet oiseau au plumage écarlate, a explosé au Québec depuis 25 ans grâce aux nombreuses mangeoires que les gens accrochent dans leur cour.

C’est après avoir suivi pendant huit mois 41 cardinaux qui volaient d’arbre en arbre dans différents milieux qu’une biologiste de l’Université McGill a fait ce constat dans une recherche.

« Je m’attendais à ce que les cardinaux s’installent dans les grands espaces verts en milieu urbain, mais j’ai constaté que leur territoire pouvait se limiter à une très petite aire, souvent une simple cour ou même un balcon où se trouve une mangeoire », explique Anne-Marie Cousineau, étudiante à la maîtrise dans le laboratoire d’ornithologie nordique Kyle Elliott.

Les changements climatiques, la pollution et l’étalement urbain semblent avoir eu un effet positif sur cette espèce présente uniquement sur le continent américain.

Espèce presque invisible sous nos latitudes il y a une cinquantaine d’années, le cardinal rouge s’est remarquablement adapté au sud du Québec, où il a connu la plus importante croissance démographique du continent.

Selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, sa population a augmenté de 700 % en 25 ans.

TENDANCE INVERSE

En Amérique du Nord, le quart des oiseaux a disparu depuis les années 1970, mais le cardinal connaît une tendance inverse. Pourtant, peu de recherches sont menées sur les raisons de ce phénomène, particulièrement hors des périodes de nidification, rappelle Mme Cousineau.

C’est à l’aide d’un capteur de radiofréquences que la chercheuse a pu réaliser sa première année d’étude. Les 41 cardinaux, mâles et femelles, ont été capturés à Sainte-Anne-de-Bellevue où se trouve l’observatoire ornithologique associé à l’université. L’étudiante a fixé sur le dos des animaux une antenne radio qui lui a permis de suivre les oiseaux à distance.

Trois groupes ont été relâchés dans deux banlieues et au centre-ville de Montréal puis suivis afin de documenter leurs déplacements et leur alimentation.

FACTEUR DE SURVIE

Même si les résultats ne sont pas encore définitifs, la chercheuse a remarqué que le groupe libéré en milieu fortement urbanisé n’a pas tardé à trouver de quoi s’alimenter. Les mangeoires garnies de graines de tournesol étaient rapidement repérées.

« L’entretien d’une mangeoire devient un facteur de survie pour cette espèce qui s’accommode bien d’un petit écosystème », poursuit-elle.

La deuxième année de collecte de données démarrera cet automne, faisant de cette recherche la première sur le cardinal rouge portant sur une si longue période au Québec. La méthode mise au point pour retracer le parcours des oiseaux était innovatrice et pourrait donner lieu à une publication scientifique."

Publication:Le Journal de Montreal

AuteurMATHIEU-ROBERT SAUVÉ