Le cardinal rouge a choisi le Québec comme terre d’accueil
Photo : Jean-Marc Lacoste
"Le cardinal rouge mâle s’est
particulièrement bien adapté au Québec malgré des temps difficiles pour la
plupart des espèces. En mortaise, la chercheuse universitaire Anne-Marie
Cousineau avec un de ses oiseaux."
"La population de cardinaux, cet oiseau au
plumage écarlate, a explosé au Québec depuis 25 ans grâce aux nombreuses
mangeoires que les gens accrochent dans leur cour.
C’est après avoir suivi pendant huit mois 41
cardinaux qui volaient d’arbre en arbre dans différents milieux qu’une
biologiste de l’Université McGill a fait ce constat dans une recherche.
« Je m’attendais à ce que les cardinaux
s’installent dans les grands espaces verts en milieu urbain, mais j’ai constaté
que leur territoire pouvait se limiter à une très petite aire, souvent une
simple cour ou même un balcon où se trouve une mangeoire », explique Anne-Marie
Cousineau, étudiante à la maîtrise dans le laboratoire d’ornithologie nordique
Kyle Elliott.
Les changements climatiques, la pollution et
l’étalement urbain semblent avoir eu un effet positif sur cette espèce présente
uniquement sur le continent américain.
Espèce presque invisible sous nos latitudes il
y a une cinquantaine d’années, le cardinal rouge s’est remarquablement adapté
au sud du Québec, où il a connu la plus importante croissance démographique du
continent.
Selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec,
sa population a augmenté de 700 % en 25 ans.
TENDANCE INVERSE
En Amérique du Nord, le quart des oiseaux a
disparu depuis les années 1970, mais le cardinal connaît une tendance inverse.
Pourtant, peu de recherches sont menées sur les raisons de ce phénomène,
particulièrement hors des périodes de nidification, rappelle Mme Cousineau.
C’est à l’aide d’un capteur de radiofréquences
que la chercheuse a pu réaliser sa première année d’étude. Les 41 cardinaux,
mâles et femelles, ont été capturés à Sainte-Anne-de-Bellevue où se trouve
l’observatoire ornithologique associé à l’université. L’étudiante a fixé sur le
dos des animaux une antenne radio qui lui a permis de suivre les oiseaux à
distance.
Trois groupes ont été relâchés dans deux
banlieues et au centre-ville de Montréal puis suivis afin de documenter leurs
déplacements et leur alimentation.
FACTEUR DE SURVIE
Même si les résultats ne sont pas encore
définitifs, la chercheuse a remarqué que le groupe libéré en milieu fortement
urbanisé n’a pas tardé à trouver de quoi s’alimenter. Les mangeoires garnies de
graines de tournesol étaient rapidement repérées.
« L’entretien d’une mangeoire devient un
facteur de survie pour cette espèce qui s’accommode bien d’un petit écosystème
», poursuit-elle.
La deuxième année de collecte de données
démarrera cet automne, faisant de cette recherche la première sur le cardinal
rouge portant sur une si longue période au Québec. La méthode mise au point
pour retracer le parcours des oiseaux était innovatrice et pourrait donner lieu
à une publication scientifique."
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