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samedi 22 février 2025

Le cardinal rouge a choisi le Québec comme terre d’accueil

 

Photo : Jean-Marc Lacoste



"Le cardinal rouge mâle s’est particulièrement bien adapté au Québec malgré des temps difficiles pour la plupart des espèces. En mortaise, la chercheuse universitaire Anne-Marie Cousineau avec un de ses oiseaux."

"La population de cardinaux, cet oiseau au plumage écarlate, a explosé au Québec depuis 25 ans grâce aux nombreuses mangeoires que les gens accrochent dans leur cour.

C’est après avoir suivi pendant huit mois 41 cardinaux qui volaient d’arbre en arbre dans différents milieux qu’une biologiste de l’Université McGill a fait ce constat dans une recherche.

« Je m’attendais à ce que les cardinaux s’installent dans les grands espaces verts en milieu urbain, mais j’ai constaté que leur territoire pouvait se limiter à une très petite aire, souvent une simple cour ou même un balcon où se trouve une mangeoire », explique Anne-Marie Cousineau, étudiante à la maîtrise dans le laboratoire d’ornithologie nordique Kyle Elliott.

Les changements climatiques, la pollution et l’étalement urbain semblent avoir eu un effet positif sur cette espèce présente uniquement sur le continent américain.

Espèce presque invisible sous nos latitudes il y a une cinquantaine d’années, le cardinal rouge s’est remarquablement adapté au sud du Québec, où il a connu la plus importante croissance démographique du continent.

Selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, sa population a augmenté de 700 % en 25 ans.

TENDANCE INVERSE

En Amérique du Nord, le quart des oiseaux a disparu depuis les années 1970, mais le cardinal connaît une tendance inverse. Pourtant, peu de recherches sont menées sur les raisons de ce phénomène, particulièrement hors des périodes de nidification, rappelle Mme Cousineau.

C’est à l’aide d’un capteur de radiofréquences que la chercheuse a pu réaliser sa première année d’étude. Les 41 cardinaux, mâles et femelles, ont été capturés à Sainte-Anne-de-Bellevue où se trouve l’observatoire ornithologique associé à l’université. L’étudiante a fixé sur le dos des animaux une antenne radio qui lui a permis de suivre les oiseaux à distance.

Trois groupes ont été relâchés dans deux banlieues et au centre-ville de Montréal puis suivis afin de documenter leurs déplacements et leur alimentation.

FACTEUR DE SURVIE

Même si les résultats ne sont pas encore définitifs, la chercheuse a remarqué que le groupe libéré en milieu fortement urbanisé n’a pas tardé à trouver de quoi s’alimenter. Les mangeoires garnies de graines de tournesol étaient rapidement repérées.

« L’entretien d’une mangeoire devient un facteur de survie pour cette espèce qui s’accommode bien d’un petit écosystème », poursuit-elle.

La deuxième année de collecte de données démarrera cet automne, faisant de cette recherche la première sur le cardinal rouge portant sur une si longue période au Québec. La méthode mise au point pour retracer le parcours des oiseaux était innovatrice et pourrait donner lieu à une publication scientifique."

Publication:Le Journal de Montreal

AuteurMATHIEU-ROBERT SAUVÉ


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